Sous le casque

Motochrome

Motochrome, c’est le titre de la nouvelle que j’ai écrite en pensant à vous en ces temps monotones. Motochrome, c’est le nom d’un garage de rêve. Il n’existe pas mais je le connais bien. En fait, son modèle, doté d’un autre nom,  n’existe plus pour très longtemps. Ce genre de bouclard bourré de décennies d’histoire qui aura vu passer des milliers de moteurs thermiques à refroidissement à air et sans injection électronique. Un garage où tu passes autant de temps à retrouver une pièce ou un outil qu’à réparer une panne qu’aucun autre garage n’a le temps de solutionner. J’y ai passé des heures. Le garage d’un homme surtout. Une personnalité. Quelqu’un qui m’a beaucoup appris. Sur les machines, mais sur la nature humaine aussi. Un garage jouxtant un bar. Avec d’énormes coups de gueule et quelques gros coups de poings et même de petits coups de feu, en cuisine ou ailleurs.  Des fous rires d’anthologie, des concerts de rock, des shooting photo de pole dance, des histoires d’amitié, d’amour et de rien. Des clients patentés et des anonymes de passage. Des prostituées carrossées et des carrosseries cabossées. Des institutrices, des dentistes, des chômeurs, des facteurs d’orgues et même des philosophes. Un endroit où le mécano en stage peut aussi bien être un repris de justesse qu’un juriste à la retraite.  Pas forcément ceux qu’on croit d’ailleurs. Un lieu. Pas un open space, et rarement un open bar.  Et il va bientôt fermer. On doit faire une fête dantesque pour la fermeture. Mais par les temps qui courent, les fêtes se font à distance, d’un balcon à l’autre et par écrans interposés. Peut-être que cette fête terrible, avec des gens qui s’étreignent en renversant la moitié de leur chope sur leurs boots et l’autre sur le perfecto de la jolie voisine, peut-être disais-je, serait-elle trop poignante. Alors rester enfermé n’est pas si mal. Je suis triste. Je pourrais vous en parler des heures durant. Pas maintenant. Je poste de moins en moins, vous le savez. Parce que j’ai une vie. Parce que je privilégie la qualité? Depuis 2013, je n’ai jamais mégoté sur la qualité. Elle fait partie de la devise du Blog. Depuis le début.  Qualité-Confiance-Partage.

Motochrome

Mon Motochrome à moi, j’ai décidé de le partager un peu avec vous. Je suis resté seul enfermé sans sortir de chez moi pendant 15 jours. Depuis, je suis sorti une fois seulement pour acheter du vin et récupérer ma gamine. Seul j’ai beaucoup médité. C’est terrible à dire mais la compagnie des humains ne m’a pas manqué. J’en rêvais depuis longtemps. J’aime passer du bon temps avec des gens bien. Autant vous dire que ce sont des moments rares. Parfois d’ailleurs, c’est moi-même qui ne suis pas à la hauteur de ces moments. Blaise Pascal disait : « Tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos, dans une chambre. » A ce compte là, je suis un homme heureux. Sauf qu’à côté de ma chambre j’ai un garage avec des motos. Et aussi un bureau avec parfois 10 heures par jour de taf à distance. Je ne vais pas commencer à me plaindre. Je sais que parmi vous certains sont enfermés dans un espace exiguë avec celle qui va devenir leur ex et des enfants qui deviennent pire que des  lionceaux en cage. Bon, on trouve toujours pire. Certains ont leur belle-mère dans le starter pack ! Voilà, je ne veux pas être indécent. Mais j’aspire à un peu de sérénité après les orages. Et là je suis enfin servi. Je peux même confesser que je viens de vivre une des plus belles périodes de ma vie. Oseriez-vous soutenir devant moi qu’au fond de vous même, il n’y a pas une part de soulagement? Ne caressez -vous pas avec volupté  l’idée certaine de n’avoir aucun risque de croiser un collègue détesté ou une petite amie toxique? Bref, pour un temps, vous êtes à peu près à l’abri des cons? Bien entendu, ils se déchaînent en ligne, et c’est peut-être ce que vous pensez de moi à l’instant où vous lisez ces lignes. Oui mais vous ne croisez pas mon corps. Vous pouvez me zapper. Et ça c’est unique dans l’Histoire des rapports humains. Nous sommes à la fois des sous-mariniers tapis dans l’ouate d’une guerre silencieuse, des exilés volontaires sur une station martienne  et des prisonniers de notre esprit. J’en déduis que si vous me lisez, c’est que vous êtes lassés des gens qui multiplient les stupides chaines d’amitié virale. Vous voulez lire. Et de mon côté j’ai eu envie de vous faire un cadeau. J’ai déjà écrit une nouvelle dans ces colonnes, rappelez-vous :

https://claymotorcycles.com/2018/04/moto-nuit-poesie/

Il y avait de la moto, de la nostalgie, du sexe, de la culture, du fantastique et le tout emballé à l’Île de la Réunion.

Tony, le personnage principal de Motochrome

Cette fois, je publie une autre nouvelle (ou un roman?), mais en feuilleton. On verra où cela nous mène. J’ai fait un effort d’édition et je vous la livre en PDF, c’est toujours plus classe et agréable pour a déguster sur le I-Pad  dont votre fils confiné vient de péter l’écran. Tous les ingrédients sont là : de la moto, de la nostalgie, du sexe, de la culture, du fantastique et la Réunion.  Mais c’est une autre histoire…

Le lien vers le PDF de la nouvelle écrite par ma pomme et illustrée par bibi :    CLIQUEZ ET LISEZ :   Motochrome

Voilà, ça nous changera un peu des gens qui se plaignent de ne pouvoir rouler, de ceux qui vous demandent des photos d’enfance et des médecins malgré eux ! Faites-vous plaisir, c’est du boulot, c’est gratos et c’est offert avec amitié. J’espère que ca vous plaira et que cela me donnera envie d’écrire la suite 🙂

Force, honneur et courage à vous en ces temps étrange et étonnant mes sœurs et mes frères !

Clay, toujours fidèle au poste.

Faux bad boy, vrai connard?
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