La charnière amovible pour écran bubble : gadget ou solution miracle ?
La charnière amovible pour écran bubble : gadget ou solution miracle ? L’alternative au casque intégral, ou au masque vintage à vision latérale merdique, c’est l’écran bubble.
On en avait déjà causé là :
Mais le gros inconvénient de l’écran bubble, c’est que tu as chaud, qu’il y a de la buée à l’arrêt, et que quand derrière ton écran bubble miroir tu parles à ta passagère qui porte elle-même un bel écran bubble orange, c’est pire qu’un dialogue de télétubbies !
La solution, ce serait la charnière amovible. Un petit joint qui peut faire la différence. Ne reculant devant aucune folie, je l’ai testé pour toi : vite, pas vite, au soleil, sous la douche, seul ou accompagné, dans les bars et dans mon lit.
Lis donc la suite, et tu ne diras pas que ce bon vieux tonton Clay ne t’avait pas prévenu.
Bon, mettons-nous d’accord de suite. Nous n’allons pas rejouer les matchs entre jet et intégral, ni ressortir les vieux dossiers entre modernité et nostalgie.
Certains aiment rouler en mode Bioman ? Mais oui on peut le comprendre ! La course à l’armement, l’attente désespérément trop longue du dernier I Phone, les comparatifs de performances High Tech, les trucs testés par les spationautes et les stickers Monster fluo ! C’est grisant, c’est bien normal. J’appartiens à une génération à qui les promoteurs du passage à l’An 2000 promettaient un énorme bug informatique et des skates qui planent dans les airs. Avouons que nous n’en sommes pas loin : les Mac tournent sous Intel et dans les rues de Paris les cadres en costard glissent sur des engins à une roue qui font plus de lumière et de musique qu’un bar à putes intersidéral dans Star Wars.
Mais en même temps, cette vision de la moto comme course à la technologie, ces machines qui tiennent debout sans pilote et nous suivent comme un chienchien jusqu’au garage à grands renforts de gyroscopes électroniques, ces BM qui me font plus penser à Orwell qu’à Tron, c’est flippant. C’est de la conso passive ou je m’y trompe gravement. J’aime aller à la supérette du coin. C’est à côté, je peux m’y arrêter à bécane ou à pied avec un sac, et je n’y achète que ce dont j’ai besoin. Pour trouver le rayon bières, je n’ai pas à parcourir 1km5. Je sais exactement où il est et quoi y chercher. Du coup, je ne lis plus les pubs qui dans ma boîte aux lettres m’engagent à foncer dans les grandes surfaces le week-end. Pas besoin de toutes ces « Nouveautés ».
Mais ne me traite pas de réac pour autant, auguste lecteur. Toi et moi, on surfe sur la toile, et question geek, nous ne sommes pas à la ramasse. Simplement, dans un monde où tout va si vite et où l’on reste en surface, il est bon d’approfondir ses classiques.
Eh bien pour la moto, c’est pareil. Cette machine incroyable me permet de rester cet éternel ado, le temps du trajet vers le boulot où je dois me la jouer sérieux. Quand je pilote mon engin, il n’y a plus de clic ni de net meeting, ni de like, ni de tweet. Je ne peux pas dégainer mon smartphone pour un selfie. Je n’ai pas d’électronique embarquée. Juste des carbus, de l’air, du métal et un moteur avec de la substance fossile. Je crois que mon mépris pour les automobilistes qui textent au volant va bien au-delà du souci de ma sécurité. Ils ne prennent pas le temps d’être à ce qu’ils font. Ni pilotes concentrés sur la route, ni interlocuteurs attentifs à l’autre, ils sont clivés, déchirés et perdus dans l’illusion de la toute-puissance. Au sens strict, ils n’y sont pas.
Nous, sur des bécanes jugées de haut par les apôtres des marques et de la technologie, nous avons su garder notre âme d’enfant. C’est une des conditions nécessaires au bonheur. Nous sommes concentrés sur la respiration de notre moteur et sur les réactions des autres autour de nous. C’est là encore un signe de sagesse éminente. Bref, nous jouissons d’un des rares espaces-temps relativement libres sur cette planète mondialisée.
Et, non seulement cela ne fait pas de nous des technophobes au quotidien, mais nous ne nous contentons pas de rouler d’un point A à un point B en paradant sur de nobles montures. Non. Nous gardons et transmettons une culture.
Et dans cette culture, il y a l’intégral de Barry Sheene, bien sûr, mais il y a aussi l’écran amovible du Gorille dans Mad Max 1.
Et moi, j’en avais assez, quand venait les beaux jours, d’étouffer à l’arrêt à chaque fois que je mettais un écran bubble. Du coup je l’enlevais pour mettre un masque, mais c’est mauvais pour les pressions.
Alors je me suis enfin intéressé à la question de la charnière amovible, et j’en ai commandé une sur un site chinois. Pour 14 euros tout frais compris, j’avais même l’écran iridium en prime. Non pas que je sois fan de cette teinte, mais ça plaît aux mômes, et puis ça me rappelle ma jeunesse !
Le résultat est là : j’en ai commandé une deuxième ! C’est trop cool de pouvoir soulever l’écran au feu pour sourire aux copains, ou au contraire de le rabattre quand on est à côté d’un fâcheux ou que le soleil frappe trop fort.
A bonne vitesse, cela ne peut remplacer un intégral, sans parler de la protection. Mais ça tient. Et il existe des modèles avec ventouses latérales et joints étanches pour stabiliser.
La visibilité panoramique est un régal. Et en ville, c’est juste trop bon. Je l’ai encore testée hier au soleil, semant la terreur dans les files avec la bulle rabattue. Il y avait des mômes, avec des gamines qui gloussaient : « Wouah ! Trop stylé le casque ». Et là, un des petits gars m’a bluffé. Il lui a rétorqué, très calme : « C’est normal, c’est Clay ».
Yes je me la pète grave, et yes elle est pas belle la jeunesse ?
Bon, c’est pas tout, mais j’ai un 1100 à démonter moi. Et ça va vous plaire ! Sinon, je prépare aussi la Saison 2 des Sons of Arnaquie, mais je ne trouve plus les rush : j’espère qu’on ne va pas devoir tout retourner Francky !
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