Marre de la crise !
Marre de la Crise ! Crise économique. Crise de nerfs. Crise d’ados, de la quarantaine, de la cinquantaine. La moto est-elle une affaire d’ados attardés ? Les motards et les motardes sont-ils des adultes responsables…ou des vieux bébés dans des corps gainés de cuir ? Dans « Je veux une Harley », Margerin nous montre un quinqua en plein crise qui s’offre le jouet de ses rêves. Méfions-nous de ce mot devenu passe-partout (même à Ford Boyard) : la crise.
Quand j’étais gamin, j’étais absolument déchaîné, et j’ai emplâtré ma Yam dans le flanc d’une Super 5, juste parce que je roulais vite. Je roulais toujours vite. Je ne pouvais l’envisager autrement. Il me semblait impossible de démarrer autrement qu’en wheeling. Et en plus ce jour là, j’avais super envie de pisser. Je n’étais pas en crise. En gros, j’étais possédé par tout un tas de pulsions depuis tout petit, comme n’importe quel môme. Je n’avais pas confiance en moi. J’avais des trucs à prouver aux autres plutôt qu’à moi-même. Les conduites à risque, la négation des limites et l’inadéquation entre le monde et mes représentations gouvernaient ma vie. Je me croyais dans Mad Max. Mais c’était juste une départementale de la Côte d’Opale, en face des falaises de craie de Douvres. Et à l’adolescence, les hormones n’arrangent rien. Ajoutons que, d’après le grand neuro-psychiatre Boris Cyrulnik (Boris tu es mon modèle, même si tu préfères le rugby à la motocyclette), le cerveau des garçons se développe moins vite que celui des filles. Ils restent des dadais jusqu’à plus de 25 ans. Autrefois, il n’y avait pas d’adolescence à proprement parler. On cessait brutalement et rapidement d’être un enfant pour devenir adulte. Les gens travaillaient, se mariaient, buvaient beaucoup et mouraient. Dans les années 60, on a commencé à voir se construire le monde des « jeunes ». Des baby boomers qui réclamaient la société plus cool qu’ils ont fini par créer puis, 20 ans plus tard, par diriger comme des vieux cons. Plus tard, les sociologues ont pondu le concept d’ « adulescents ». Des gens qui n’en finissent plus de vouloir rester jeunes. Angoisse d’un avenir incertain ? Crise de la famille ? Du pétrole ? Du plein emploi ? Syndrome de « Peter Pan » généralisé oui !
Cela décrivait alors très bien mon cas. 32 balais, gamer nocturne qui surfe et skate le jour. Je voyais mes propres enfants comme des mini moi, et ma femme d’alors se plaignait d’avoir 3 kids à la maison.
A 40 ans, juste après mon divorce, je me suis acheté un Suzuki Samurai bâché et j’ai repris la moto là où je l’avais laissée.
Je ne sais pas si c’était une crise de la quarantaine. Je ne le pense pas. Après tout, de nos jours, je vois des jeunes à peine sortis de l’adolescence se mettre en ménage, louer un chouette appart et se pavaner dans des TDI achetées à crédit. Pourquoi ceux-là seraient-ils en crise ? Ah oui ! Ils n’ont pas le dernier I-Phone…Quant aux autres, ils sont tellement dans la merde qu’ils habitent encore chez leurs parents. A leur âge, les miens de parents, me langeaient sur une table en formica (on me l’a assez serinée cette putain de table). C’était les 30 Glorieuses. Il leur faudrait bosser dur mais ils allaient s’éclater. De mon côté, quand ce fut mon tour d’être « jeune », c’est-à-dire ni enfant ni vieux, de 17 à 77 ans, je n’avais pas le permis. Et quand j’ai eu ma première caisse, c’était une Fiat Uno rouge d’occase complètement démodée. Mais c’est tout ce que je pouvais me payer sans aucun crédit.
Ensuite, j’ai acheté des caisses moches mais pratiques pour mettre des bébés dedans. Et avec mon vieux 4X4 d’occaze c’était la première fois que je m’achetais une voiture qui me plaisait. Et pourtant je n’étais pas en crise régressive. Pas du tout. Je me suis battu pour être certain de pouvoir continuer à élever mes enfants. Je me suis pris en main. Je n’ai plus bu une goutte d’alcool. J’ai appris à remplir une feuille d’impôts, à gérer un agenda, à monter des lits superposés, à me méfier de mon avocat, à compter le peu d’euros qui me restaient, à être patient avec les gens plus jeunes, à faire les courses, la bouffe, le ménage, le repassage, et à reconnaître mes rares vrais amis. Oui, je sais, je suis vraiment bon à marier. Et en plus j’adore faire du shopping avec les filles des heures durant, et pourtant je suis hétéro !
Dans la foulée, je suis tombé fou amoureux d’une fille de 10 ans de moins que moi. Elle semblait en pleine crise de la trentaine. En réalité, elle était tout simplement malheureuse, tellement solaire dans un monde si noir. Pour lui faire plaisir, pour qu’elle se sente forte et classe, j’ai alors revendu le Suzuke pour nous offrir un énorme pick up noir tout neuf.
Ce n’était qu’une illusion. Une petite crise passagère? Mais c’est bon, parfois, de se sentir un peu comme les autres. De se fondre dans le paysage et de correspondre un peu à ces belles images glacées qui défilent sur nos écrans. Nous étions jeunes et beaux. L’Etat me disait d’acheter du diesel neuf pour relancer la croissance et aider la France à garder une relative indépendance énergétique.
Je l’ai toujours le pick up. On me traite désormais de pollueur. Pourtant, je n’ai pas changé de caisse en presque 10 ans. Donc mon empreinte écologique est moindre que celle des consommateurs compulsifs qui ont acheté des voitures neuves tous les 3 ans non? Il transportait nos planches de surf. C’est fini. A cause de…la Crise requins !
Ensuite, la benne du pick up a servi à trimballer le stand Claymotorcycles sur les évènements moto. Mais c’est fini aussi pour moi les événements moto. Donc la benne sert désormais à aller à la déchetterie balancer les lits superposés des enfants devenus grands et partis vivre leur crise d’ado ailleurs.
Aujourd’hui, après le décès de celle qui ne m’a jamais quitté depuis, je me retrouve à 50 balais. Mais je ne suis pas en crise. Je restaure une moto qui en gros est sortie quand je passais le bac. Mais ce n’est pas de la nostalgie. C’est un mécano géant. Un défi. Mon Everest à moi. Ce serait absolument impossible avec les bécanes contemporaines. Gavées de capteurs capricieux et de pièces à faible teneure en métal. Je suis en ce moment même en train de démonter le second exemplaire de ce VFR. Et je vais de découvertes en découvertes. Pourquoi Honda a-t-il changé tant de pièces en 2 ans ? Puis-je faire un avion de chasse en mixant le meilleur des deux moteurs ? Puis-je me fabriquer ma moto idéale avec mes petites mains, plutôt que d’aller me réserver une néo-rétro pensée pour moi par des designers de 28 ans qui circulent en trottinette électrique ?
Où donc ai-je divergé ? C’était donc cela la voie officielle de la maturité ? S’offrir un jouet pour adulte onéreux et neuf? Un SUV Jaguar, pour être certain d’écœurer ceux qui se la pètent encore dans leur pauvre Porsche Cayenne ? Permettez-moi de penser le contraire. Je m’en bats les boulettes de ces voitures prétentieuses et impossibles à entretenir soi-même si on n’a pas un bac +5 en cybernétique. Et je me fous complètement des années 87. Je ne suis pas un chanteur qui rêve d’une époque où j’avais des boutons, peu de compétences et une foule de complexes. Ce n’était pas mieux avant. C’était juste le « maintenant » d’avant. Et dans le « maintenant » où je tape ces lignes, je suis mieux dans mes boots que dans mes Stan Smith des années 80, quand ces pompes n’avaient rien de vintage et qu’on s’imaginait un futur avec des skates qui volent et des talkies walkies où tu vois les potes de ton vaisseau te parler au creux de la main.
A 40 ans, et durant la décennie qui a suivi, j’étais vraiment très immature au final. Mais je n’étais pas du tout en crise. Chaque jour, je devenais un peu moins un sale petit connard égoïste et égocentrique, et toujours un peu plus moi-même.
50 ans, je m’éclate littéralement dans mon taf, et cela ne m’empêche pas d’apprendre la mécanique, un nouveau sport et de reprendre les études. Si être en crise, c’est garder la soif d’apprendre, alors je suis carrément pire que le Crack de Wall Street et l’effondrement de la pyramide de Madoff réunis. Moi le premier, je disais autrefois qu’il faut savoir garder ses yeux d’enfants. C’est une vaste connerie. Les enfants sont de petits tyrans nombrilistes qui testent les limites d’un monde qu’ils voudraient en leur pouvoir absolu. Mais en même temps, si personne ne leur explique qu’ils doivent cesser de se la péter, vu qu’ils chient encore dans leurs couches, cela ne les rassure pas du tout. Personne pour l’aider. Juste des gens qui disent aimer, ou qui sont incapables de le dire, c’est selon. Les enfants se sentent alors largués, abandonnés, seuls. Aucun adulte ne pourra les protéger. Il n’y a plus d’adultes. Plus de responsabilités. Juste de la culpabilité. Plus d’Amour. Juste des émotions. Les amis sont devenus des « potos ». La Femme est juste une fille. Les Hommes sont ravalés au rang de « mecs » qui implorent qu’on les adopte en ligne, tels les orphelins d’une mère partie se faire lifter et botoxer à Maurice pour se taper des gars plus jeunes qu’eux. La société capitaliste hypermoderne a réussi à imposer le doux esclavage que craignaient Nietzsche et Tocqueville. Un monde voué aux apparences et au narcissisme. Il n’y a que de vieux enfants frustrés qui se prosternent devant leur progéniture ou se détournent d’elle. Je croise de plus en plus de ces hommes et de ces femmes qui gesticulent et régressent psychiquement dans leurs corps abîmés. Ils freinent des deux pieds dans leurs skaters hors de prix, pour ne pas accepter de lâcher prise, d’aimer et de vieillir enemble. Et ils ont tous le même regard. Vide, dur et paniqué. Ils ont peur d’avoir mal, peur de manquer, peur de ne pas être aimés. Mais faut-il être aimé ? N’est-il pas plus chouette d’apprivoiser ses faiblesses ? De les accepter ? Si on s’aime soi-même, sans fard, au lieu de réclamer un amour condamné à être bafoué en boucle, alors on est prêt à aimer vraiment. Et si nous le faisions tous, alors bien entendu nous serions aimés de retour. Je vous laisse méditer ce raisonnement digne des plus grands philosophes.
Voyez-vous, cela fait bien des années que le mot « crise » n’a plus guère de sens à mes yeux. J’ai appris. J’ai souffert. J’ai été globalement très heureux. Et cela continue. La société veut nous faire croire qu’on peut décider d’être heureux. Qu’il suffit de consommer et de faire un peu de méditation pour tenir le choc. C’est des conneries tout ça. Je lisais un bouquin sur les dépendances affectives. L’auteure affirme qu’il faut y mettre du sien. Qu’il faut se préparer. Sinon, gare ! En cas de rupture, on sera bousillé, et en cas de mort (le mot « décès » est un euphémisme de merde), on sera détruit. Qui donc peut écrire de telles inepties ? Quel connard incapable de lâcher prise peut se vanter d’être prêt à la rupture et à la mort ? « Don’t you worry baby, si tu me quittes, ou même si tu meurs, je serai hyper zen, car détaché affectivement. J’arrêterai de manger des steaks, je referai une déco feng shui, et je me taperai des névrosées qui voudront m’initier au slow sex, histoire de me castrer un peu plus». Quel horrible monde de cyborgs insensibles, nombrilistes et solitaires ! Peut-être vivons-nous dans un monde d’enfants capricieux en costards. Pensez un peu aux dirigeants actuels. Des gens qui se déguisent en militaires, injurient les passants ou déversent leur bile sur Tweeter. Tout ceci est-il bien sérieux ? L’Ecossais David Hume parlait du monde comme d’un vaste théâtre. Moi je dirais plutôt un bac à sable géant où certains construisent des châteaux éphémères ou jouent à la marchande. Sa majesté des mouches !
Il faut avoir le courage de dire que parfois on ne décide juste de rien du tout et que l’on ne voit rien venir parce qu’on fait juste confiance à l’Autre et à la Vie. Si vous ne le faites pas, vous ne souffrirez pas trop, mais vous aurez une petite vie de hamster bien enfermé dans ses petits cycles fabriqués pour la masse des mesquins par une belle bande d’arnaqueurs. Mais si vous acceptez, non seulement la possibilité de la souffrance, mais carrément la certitude d’en baver un maximum à intervalles plus ou moins réguliers, alors oui, vous connaîtrez l’Amour Suprême. Celui du monde des adultes. Les gamins attardés et les femmes enfants n’ont plus qu’à aller se coucher. Allez ouste ! Au lit, et privés de dessert !
Le capitalisme aime instrumentaliser les gens. Autrefois, il utilisait leur corps et laissait à la religion le soin de monopoliser leur esprit. De nos jours, il capitalise même les esprits. Nous sommes conditionnés à « gérer » notre « capital santé », et à « mobiliser nos ressources » comme autant d’entreprises atomisées. Nous nous regardons en miroir gesticuler dans l’illusion des apparences fugaces. Petits pantins narcissiques et inconsistants. Ivres d’intensité mais incapables de profondeur. Complètement mythos mais haïssant la grandeur. Nous haïssons tous Trump en cœur parce qu’il représente un concentré parfaitement assumé de ce qui couve de pire en chacun de nous et que nous refusons de voir. Nous confondons l’excitation de nos émotions avec l’énergie de la créativité. Et tout finira par tourner encore et encore, jeté en pâture à des réseaux régis par des algorithmes mathématiques.
« Ma petite entreprise ne connaît pas la crise » chantait Bashung. « La crise économique, c’est fantastique ! » scandaient les Civils. La seule crise est morale. Et cela fait un bail que ça dure. Husserl l’a compris, dès 1935, en plein essor du nazisme, alors qu’il n’avait plus le droit de s’exprimer. Tout le monde se prenait le chou avec les conséquences de la crise économique de 29. Lui, il s’en tapait Il avait pensé la « Crise de l’humanité européenne ». Peu avant, en 1930, Freud n’en avait plus rien à cirer des crises d’ado liées au complexe d’Œdipe. Il venait de sortir « Malaise dans la Culture ». L’humain n’avait jamais été bien brillant. Mais, depuis l’hécatombe de 14-18, on demandait aux gens qui avaient vécu l’enfer de continuer comme si de rien n’était. Ce n’était pas sérieux de jouer ainsi à la guéguerre. Mais jouer à la Bourse n’allait pas arranger les choses. On ne tirait pas les leçons de l’histoire. L’humanité fracassait sa planète comme une sale gosse. Et tout le monde s’en foutait. Ça, c’est Bergson qui l’écrivait dans Les deux sources de la morale et de la religion. Et quand, hein ? Je vous le donne en mille ? A l’époque du Grenelle de l’environnement? Non. En 1932 !
Le secret du bonheur, c’est qu’il n’existe pas. Croire que tu vas décrocher le jackpot et qu’alors tout ira bien enfin et à jamais est la meilleure manière de pourrir la vie de ton conjoint et de tes proches. Vivre dignement, vivre bien et bien vivre, voilà la Grande Affaire que nous dissimulent les panneaux publicitaires vendant un bonheur de pacotilles. On peut chercher le bonheur, ou décider qu’il n’est pas pour nous. C’est deux fois la même ânerie puérile.
« Un jour, mes chers concitoyens, mes frères et sœurs, bref, mes enfants, ce ne sera plus la Crise, et nous serons enfin heureux ». Qui peut bien gober encore de telles sornettes ? La crise ne finira jamais de vous rendre malheureux, tout simplement parce, comme le bonheur, elle n’existe pas.
STOP !!! Ici vous êtes largués. C’est quoi le rapport avec la moto ?
TOUT, frère ! (ou Sœur, vu que je ne suis pas un pseudo féministe adepte du politiquement correct anti-sensualité mais un pur gentleman qui aime et respecte les femmes). Tu la vois bien venir la Grande Arnaque. Le Virage du capitalisme qui soudain veut électrifier nos monstres de métal. Réveillez-toi. Nous sommes des dinosaures. Le nouvel horizon consiste à progressivement ôter aux automobilistes le peu de maturité qui leur reste. Ils sont déjà en file indienne dans leur bulle climatisée et assistée. Ils n’auront bientôt plus besoin de volant. Au début, ils vont bien faire un peu la gueule. Mais leur addiction au confort viendra à bout de leurs ultimes et faibles résistances. Ils paieront un forfait journalier pour s’allonger mollement dans une navette individuelle. L’entretien sera inclus dans l’abonnement. Qui achète encore des CD musicaux ? Quelle est la valeur de mes imports achetés sous le manteau en 1995 ? Je trouve désormais les mêmes morceaux en flux tendu sur les plateformes, pour une dizaine d’euros par mois.
Alors imagine un peu ce que nous représentons face à ces forces de profit à court et moyen terme. Avec nos petites manies de nous saluer tout en se faufilant dans les emboutes. Notre corps qui se frotte aux vrais éléments naturels. Nos cuirs pas vegan. Nos tâches d’huile. Notre besoin de mettre les mains dans le moteur. Nous assurons nous même le contrôle technique de notre monture. Et la liste est longue des composantes d’un Esprit minoritaire, mais clairement perçu par le Côté Obscur comme l’ultime symbole de la résistance à l’ivresse de la liberté.
Il se trouve que je connais pas mal de motards qui ne se prennent pas autant au sérieux que les bâtards qui textent au volant. Mais ils ou elles font attention à eux, à leur machine, aux autres. Ce n’est pas la crise. C’est juste, parfois sans les autres, parfois grâce à eux, la capacité à donner un sens à son existence.
La crise, c’est un peu comme la Guerre. C’est désormais la guerre de tous contre tous, partout et tout le temps. Guerre contre la drogue, le terrorisme, les calories, le gaspillage des pauvres au profit de celui de quelques riches. On a souvent opposé les poilus des tranchées aux pilotes de coucous de la Première Guerre Mondiale. Mon arrière grand père en a bien chié à Verdun. Il est rentré, puis est resté 15 jours sans sortir de son lit. Toute sa vie, il a souffert de problèmes pulmonaires à cause du gaz moutarde. Et il sortait de sa tranchée à plusieurs semaines d’intervalle. Dans les cieux, tous les jours, les pilotes de chasse décollaient inlassablement pour aller risquer leur vie. Ces gens faisaient confiance à leur mécano, à leur machine, à leur camarade. Parfois mon Pépé leur en voulait un peu. Mais tout ces mômes lâchés dans la guerre, brutalement devenus adultes face à la mort, n’étaient-ils pas jetés dans le même chaudron maléfique, victimes d’enfants attardés qui jouaient avec eux aux petits soldats de plomb ?
Les motards décollent tous les matins pour aller bosser. Et ils risquent leur vie à cause de la connerie des autres. C’est un peu moins épique que les pilotes de chasse. Mais c’est toujours plus adulte que les gens qui oublient la possibilité de la mort, à moitié endormi dans la confortable bulle de leur voiture aseptisée. Et quand les caisses seront complètement automatisées, ils n’auront plus qu’à s’endormir complètement. Définitivement. Les motards sont des gens qui aiment la vie. Ils le savent parce qu’ils affrontent les éléments et la mort. Humblement. Banalement. De manière anonyme et sans héroïsme aucun. C’est tout ce qu’il leur reste. A la quête illusoire d’un bonheur factice, ils préfèrent celle de la liberté.
Mince, c’est juste une impression parano ou, plus le temps passe, plus ce blog bascule dans le développement personnel ? On s’en fout. C’est chouette d’être un homme et non un merdeux. Cesser de se comporter comme un sale con. On s’en fiche pas mal des rides et des modes. Et même être un homme c’est assez idiot, au fond. Devenir plus humain, tout en devenant soi-même, c’est une autre aventure…
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7 commentaires
Louis
Très beau regard sur soi .
Clay
Merci Louis ! Je le vois aussi comme un regard sur nous 😉
Neyco
… Clay 🙂 quand je te lis c’est comme si quelqu’un écrivait ce que j’avais dans la tête et dans le cœur! ça crée un sentiment de compréhension dans ce monde où l’incompréhension est maître. continu comme ça 😉 ! je pense qu’on se verra très bientôt Amigo!
Clay
Yes , c’est le but. Merci à toi, ça fait plaisir de lire ça 😉
Phil91
Ce coup-ci je demande un délai avant de faire un commentaire…
Il faut que je relise tout cela.
Tu me l’accordes?
Philippe
PS: Pis même si tu ne me l’accordes pas ,je m’en tape… Je suis en crise…
Clay
Prends ton temps !!! ah ! ah ! 🙂
gillou
Put… j’men va enfiler un gilet jaune et me taper une partie de slow sex (c’est quoi au fait ?)
Et pi d’abord, moi Trump jl’aime bien… il fait ce qu’il veut et en a rien à foutre des autres…COUCOU COPAIN 🙂