Motochrome Episode 3 : Sidération
Motochrome Episode 3 : Sidération. Tony est de retour. Et avec lui la nostalgie des beaux jours. Le souvenir du travail bien fait, avec un vrai bonhomme. Quand il était encore possible de régler des moteurs sans « game boy » ni port USB. La camaraderie, les blagues idiotes et les verres accoudé au bar. Un peu comme nous quoi. Nous n’en finissons plus de glander en faisant semblant de croire que c’est un art de vivre. Je vais vous dire. Je n’ai même pas envie de prendre une moto pour aller faire des courses : ça va, j’ai revendu le Dax. J’y vais à pied. J’étais déjà pas mal confiné dans ma tête, sous mon casque et mes airs sociables. Mais là je ne m’y retrouve plus question cocooning. Je suis juste englué dans un quotidien condamné à se répéter indéfiniment.
J’ai même arrêté de picoler. C’est dire ! Je préfère lire et me maintenir en forme. Je bosse les fondamentaux de la boxe dans mon garage sur mon vieux sac de frappe, avec de la bonne musique. J’ai tout repris à zéro. C’est fou les mauvais réflexes qu’on accumule avec les années passées à s’encroûter. Je soulève des haltères rouillées. Je fais du vélo d’appart devant des vieilles images de moto GP des années 70-80. On est loin de Rocky et de Mister T. Je n’ai même plus envie de bricoler mes motos. J’ai débranché les batteries. Quand je fais craquer tout ce petit monde en même temps une fois par semaine, ça calme les voisins et leur musique de merde.
Les réseaux sociaux me sortent par les trous de nez. Qui peut passer son temps à regarder des bécanes et des meufs sublimes sur un écran alors que l’interaction sociale et la route sont interdites? De temps en temps, je lis des articles débiles sur un pauvre gars qui a poussé une pointe plus que modeste avec sa meule et qui écope d’une amende à la place des merdeux que j’entends jouer au foot et boire des bières au loin. On vit une époque formidable où n’importe quel frileux juge les autres avant de balayer devant sa porte. Les polémiques sur les masques et les médocs m’ont définitivement dosé. Des gens que j’estimais vaguement ont perdu toute crédibilité à mes yeux. On n’ose même plus déconner un peu sous peine de se faire vouer aux gémonies de la bien bien-pensance, y compris, et c’est pire, entre motards. Une fois de plus je suis victime de ma conception rock and roll de la motocyclette. Un sale engin dangereux et bricolé pour aller vite, et pour inspirer la beauté aux copains et l’effroi aux blaireaux. Des gangs de bikers, des street fighters sur le périph, des casse-cous sur la terre ou dans le sable. Mais comme pour le skate et le surf, la chose s’est démocratisée. Sera-ce l’arrêt de mort? Le champ du cygne? Les gens passent un permis, achètent un équipement de playmobil, et se pourrissent en ligne, dénonçant les petits camarades, réclamant des contrôles techniques et des équipements obligatoires, etc. On donnerait une mauvaise image de la moto. Nous ne serions pas exemplaires. Comme si on s’en tapait du regard des autres. Perso, je regarde beaucoup la route là-bas devant , et vaguement le compteur et le rétro. Des Bisounours je vous dis. Bah, on verra bien à la sortie. Si on sort un jour.
Mais il reste l’écriture. Là je ne me sens pas utile. Non. Juste à ma place. Si vous saviez la joie de lire vos encouragements, vos remerciements et même vos conseils. Si, si, y en a qui osent. Et le pire c’est que j’en tiens compte. On n’est pas à la Bibliothèque de la Pléiade. C’est du polar rock and roll je vous dis. Si Francis a passé l’arme à gauche, vous l’aurez deviné, c’est tout un symbole. Masi on ne va pas se laisser faire comme ça. La différence entre le texte et l’asphalte, c’est que là j’ai une plus grand marge de manœuvre. Vous allez accuser le coup avec ce bon vieux Tony. C’est un sale moment à passer. Le blues du coronavirus quoi. Mais après ce ser alibérateur. Car Tony, lui, il peut faire un truc qui nous est interdit : tailler la route !
Voici donc le lien vers la suite de nos aventures : Motochrome episode 3
J’espère que c’est lisible avec confort dans le sacro-saint smartphone, ou sur la tablette familiale. Certains l’impriment-ils? Je ne sais pas car j’ai peu de retours là-dessus. Vraiment je vais continuer car c’est devenu beaucoup plus qu’un loisir créatif en temps de crise.
Je vous souhaite une bonne lecture, avec autant de plaisir que j’ai à concevoir tout ceci.
Nous aussi on reprendra la route un jour !
Amicalement
Clay
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8 commentaires
Huggy
8:30 – Ah! Enfin l’épisode 3
J’vais finalement avoir de quoi m’occuper jusqu’au 11 mai.
8:35 – préambule avalé
8:48 – À suivre
À suivre…….. comment ça « A suivre »…. putain de merde c’est pire que la dernière saison de GOT
Clay
PTDR !!! Excellent. Ah chez nous y a pas la petite bombasse et ses Dragons, c’est clair! Si ça peut te consoler, je ne sais pas non plus ce qui va se passer après, ah ! ah ! En gros, dès que je commence à me le demander un peu trop , je m’y colle…
Serge
Je vais enfin prendre le temps de lire ce troisième chapitre car je souhaitai me retrouver confortablement installé pour apprécier pleinement la suite de cette histoire magnifiquement écrite . Merci Clay !
Clay
Merci à toi Serge !
MAX
Le lecture sur smartphone ne remplace pas une version papier maiiiiiissss, ça n’entame pas mon plaisir de lecture. Comme ces autres lecteurs… la seule question est: mais ou est la suite!!! Bravo pour cette plume, continuez donc à distiller votre précieux talent à dose homéopathique, cela n’en rend sa lecture que meilleure!
Clay
Merci mille fois Max. Vous ne pouvez imaginer à quel point ce commentaire est stimulant.
Fab
Là, tu es condamné, Clay ! Pas à perpète, non, mais ça va quand même te prendre quelques semaines, voire quelques mois pour purger ta peine. T’es au courant ? Faut nous écrire cette sacrée histoire jusqu’au bout. Et sans rechigner. Si non, fais gaffe, on sait où est ton bouclard !
Clay
LOL ! 🙂 Je ne pensais pas me lancer là-dedans. C’était juste une nouvelle au départ. Mais c’est que du bonheur, surtout si tu kiffes !