Palladium boots
Les boots Palladium, vous connaissez? Bien sûr ! Un peu comme les Pataugas. Mais la marque est encore plus ancienne, et française, elle aussi. Bon, je vous raconte.
C’est vrai que je ne suis pas le dernier à vous abreuver de Doc Marteens et autres Caterpillar. D’ailleurs je cherchais les Cat Vern, mais c’est en rupture de stock. J’en avais assez des boots super chères importées des states et du matos spécialisé hors de prix et moche. Je suis donc tombé par accident sur les Palladium.
Pour ceux qui suivent, j’ai récemment fait un grand nettoyage de printemps de l’hiver austral dans mes boots. Cette photo artistique, ultime hommage préliminaire au sacrifice de la déchetterie en témoigne encore une fois.
J’ai de grosse pompes, et j’en aurais d’autres. Mais pour cette fois je cherchais un modèle léger, montant, et avec un style un peu sympa qui ne me désignerait pas automatiquement à la foule comme un succube de Mad Max. Bref, je voulais des pompes qui protègent mais dans lesquelles je me sente bien cool, pour les occasions où je veux me sentir bien cool moi-même. Vous voyez de quoi je parle, n’est-ce pas. Bien entendu, il n’était pas question de rouler avec mes Nike Air (c’est pour le basket), et encore moins avec mes Adidas Stan Smith Edition Collector Star Wars du début des années 2000 (ça c’est pour mon placard).
C’est alors que je me suis tourné vers la déesse Palladium. Palla est la copine d’Athéna. Mais Athéna est un peu dangereuse quand elle joue et hop elle a buté Palla. Un peu prise de remords, elle en fait une statue copie conforme et la place dans un temple, le Palladium. Cela ne nous dit rien sur les origines de la marque, mais c’est juste pour montrer que j’ai fait des recherches. Les internautes qui ont réussi un bac scientifique seront ravis de se rappeler que le palladium est un métal rare. Ceux qui ont échoué au brevet savent peut-être que c’est le nom d’un fameux club new yorkais où a joué, entre autres, Motorhead. Ils ont aussi joué au Bus Palladium, et là c’est en France.
Retour en France donc. C’est la déprime. On a un complexe par rapport aux pays étrangers, et pourtant le savoir-faire est là. achetons donc des Palladium. Je me permets de le suggérer car je ne parle que des produits que j’ai payé avec mes sous. Aucune marque ne m’envoie de cadeaux pour que je vous en parle. Bon, si Indian veut me faire livrer une meule, je veux bien faire une exception.
Ma paire les Backway, coûte 140 euros max et je l’ai eue à 99 en ligne et en solde. Pour la taille, comptez à peu près la taille de vos baskets habituelles.
En 1920, Palladium équipe les roues d’avion partout en Europe. Le secret c’est la résistance de son caoutchouc galvanisé. Sans ce procédé chimique trop complexe pour que je vous en explique le principe dans ces modestes colonnes, les avions se posaient à peu près comme des enclumes. Le caoutchouc qui pousse sur les arbres, importé en France à la fin du siècle des Lumières, n’est guerre élastique ou résistant. Là, avec Palladium, en France, c’est du solide les pneus d’avion.
Ensuite, après la Seconde Guerre mondiale, les gars se reconvertissent dans la grolle de barroudeur. Nous sommes en 1947. Ils vont mouler leur pneu sur la chaussure en toile et cela donnera, en gros, la mythique Pallabrousse, imitée plus tard par les non moins fameuses Pataugas en 1950.
La suite, c’est le succès auprès des hommes qui ne marchent pas n’importe où n’importe comment. Palladium équipera la Légion Étrangère. Prends-en de la graine et du boudin mon p’tit gars!
Alors, pour piloter une moto de caractère, ça devrait le faire, non? Le bout renflé protège à merveille les orteils du motard exigeant, et le bourrelet qui garnit le haut de la tige amortit un peu les chocs au-dessus de la cheville. Il n’y a bien sûr pas toutes les protections ni l’étanchéité d’une botte de moto stock ou d’un machin pour hipsters déguisé en item urbain (la chaussure, hein, pas le hipster). Oui, et alors?
Elles sont d’une légèreté, malgré les apparences, c’est incroyable. On se sent maintenu. La semelle blanche est salissante et trop commune. J’ai opté pour un modèle à la semelle beige et au colori d’une totale beauté, avec un nom évocateur : couleur « cognac ».
Ce sera tout pour le moment les amis. La prochaine fois, je vous parlerai d’une paire de boots autrement plus rock and roll. Alors si malgré ce post les boots françaises ne vous plaisent pas, save your money…
Et en attendant, vous pouvez toujours aller relire ceci :
Et bonnes vacances !
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