Jamais sans mon scarf

L’hiver approche, et avec lui l’angine. Et si vous partez rouler en France, vous aurez de la poussière. Mets ta cagoule !

La moto est-elle un rêve d’enfant ? Assurément. Rappelez-vous Tonton Gérard trônant sur sa XT. La Garde Républicaine en BMW. Les heures à faire des dérapages avec une Corgi Toy dans le bac à plantes de Mémé. Le boyfriend de la correspondante anglaise, serré dans son cuir à boudins, démarrant sa Norton à coups de kick !

Mais la moto, c’est aussi ne jamais oublier l’enfant qu’on est resté, qu’on ne veut pas, qu’on ne doit pas, lâcher.

J’ai déjà dû vous en parler, mais j’ai toujours vécu déguisé. Je ne vais donc pas vous la refaire. Mais parmi mes panoplies, j’aimais beaucoup celle de Lucky Luke. Vous pouviez me déguiser en n’importe quel  cow boy. Noir, c’était Zorro. Tout le reste, quelle que soit c’était Lucky Luke. En gros, il fallait au moins un chapeau. Je vivais avec un chapeau de cow boy rouge vissé sur la tête. Cagoule de laine ou pas en dessous. Celui de Luke est blanc. Mais on n’en vendait pas pour les mômes. Trop salissant. Et il suffisait de décréter que c’était celui de Luke. C’était un modèle précis, facile à remplacer au magasin de jouet du coin : « La Boîte à Joujoux ». Le paradis sur terre existait. J’y suis allé. Nickel Moto ? Non : la Boîte à Joujoux ! Quel endroit magique ! Il y avait la panoplie de chevalier, avec son Heaume en plastique. Trop onéreuse. M’en fiche: maintenant j’ai les casques de moto ! Et cet empilement de chapeaux de cow boy rouges.

Très pratique ce chapeau, quand nous partions en vacances. Quand tu voulais gerber, pas besoin de s’arrêter. Hop ! Direct dans le chapeau ! Mais non, putain (non, à cet âge et cette époque je ne dis aps encore putain. Flûte, je peux pas vomir dans mon chapeau de Lucky Luke.  C’est pas grave, on t’en offrira un nouveau quand on rentrera, à la boîte à joujoux. Oui, mais en attendant ? Pas grave, tu as aussi ta casquette de para, celle que t’a offert Papa.  Hum ???? Trop, tard ! Le chapeau est rempli à ras bord !

Les voitures des années 70 ! Pas de ceintures de sécurité ! Pas de sièges enfant ! Tu peux jouer avec tes motards,  allongé sur la plage arrière. Papa freine et on tombe ! Et les touristes allemands en BM bourrées de sacoches ! Et les touristes anglais, en Bonnie, avec leur foulard à damiers !

Ahhh ! Les foulards ! C’est là que je voulais vous mener. Les « scarfs », disent désormais les hipsters ! L’autre accessoire indispensable du cow boy. Sur le nez, tu braques une banque.  A l’envers, à  la boy scout, et c’est la cavalerie qui débarque…toujours à la fin, juste un peu trop tard, comme chacun sait. Alors quand vient l’hiver, sur la bécane, je mets mon foulard. C’est tout simplement efficace contre : la crève, les mégots lancés par les caisseux, les insectes, la poussière de ciment, et plein de trucs improbables. Les caisseux, eux, inconsciemment, ils se disent que tu vas braquer une banque, alors ils te laissent passer. Eh oui, le foulard, c’est juste classique,  pratique et méchant.

J’ai tout essayé, même le bandana : c’est dire ! Je déconseille l’écharpe bobo, à cause du syndrome d’Isadora Duncan, danseuse prodige qui meurt tragiquement  en 1927 à Nice, étranglée par son long foulard pris dans les rayons de la roue d’une Amilcar GS.

                                Comme tout le monde, j’ai craqué pour le néoprène.

Mais il n’ y a rien de plus viscéralement redoutable que le foulard. Même le carré Hermès de Grand Maman peut devenir un masque de Vador, si tu t’y prends bien. Alors voici les choix que je propose.

Le foulard à damier. Les blogs de luxe le proposent en soie fait main très cher et fastidieux à entretenir. Moi, je l’ai trouvé en coton lavable en machine pour 4 euros 50 sur Rock à Gogo.com. Question sécurité, le noeud de soie se dénoue facilement. Un noeud en coton imbibé de sueur…vous connaissez la blague de coluche sur la lessive qui lave plus blanc que blanc.

UN foulard de dame respectable peut, en fonction du pliage, te faire un mufle de dandy psychopathe. A éviter: les motifs cachemire un peu cheapos.

Enfin, pour les paresseux, le tube en coton extensible que Decath vend aux randonneurs, pour se le placer dans les cheveux ou ailleurs,  a une sacré tronche !

                                                  Alors en route, et sortez les mouchoirs!

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