Le casque de Bob
Test : le casque des troupes motocyclistes de l’ex R.D.A.
(bon, c’est ce que j’ai déduis de mes recherches ; si jamais il est suisse, surtout donnez-moi tous les détails !)
Longtemps, les militaires de l’ex R.D.A. ont cultivé un look plutôt ringard, ce qui, hélas pour la population (sauf quand ils traversaient eux-mêmes le no man’s land), ne les empêchait pas d’être efficaces. Les motards de la police et de l’armée se coltinaient de pauvres copies de Bell garnis de masques jaunes qui se vendirent aux Puces de Clignancourt pour quelques francs au moment de la chute du Mur.
Ces accessoires sont désormais collectors pour les nostalgiques des régimes totalitaires (sauf pour ceux qui roulent avec des reproductions des casques militaires de l’autre Allemagne…), et aussi, plus innocemment, pour les motards amoureux d’objets vintage.
J’ai toujours régretté de ne pas avoir acheté cette paire de lunettes de moto à écran vision nocturne à 5 francs, à la fin des années 80. Mais hier j’ai eu la chance d’acquérir le casque pour 39 euros, chez le fournisseur habituel de Claymotorcycles (cf. l’article d’Octobre 2013 sur les gants en cuir à 5 eu).
Le test :
L’extérieur est de médiocre facture. La ganse plastifiée se « déclipse » un peu. Le plus inquiétant, c’est la trace de moulure plastoc au beau milieu et de part en part du heaume. Cela me fait penser au casque de Bob le Constructeur de mon fiston, sauf que là c’est pas pour jouer sur le tapis du salon avec un tracteur qui parle.
L’intérieur est neuf, ou du moins jamais utilisé. Le scratch du velcro est absolument intact. Le cuir est nickel, juste un peu terni et un coup de graisse pour selle de cheval (un bon truc ça !) lui rend sa jeunesse (à vue de nez, le truc doit avoir mon âge!). C’est le système à l’ancienne : passant en plastoc sans mécanisme, polystyrène, feutre lacé et cuir véritable (mais bas de gamme).
Et là une surprise de taille : une étiquette orange neuve avec la norme E4 dans son cercle ! Les textes ne mentionnent rien de spécifique quant à la couleur de l’étiquette règlementaire en Europe. Examinateurs, policiers et assureurs n’ont qu’à bien se tenir. Vous aurez le crâne fendu en deux…mais pas d’amende !
Peut-être qu’à l’Est ils auront continué à produire ces jouets pour adulte longtemps après la réunification. Pas les moyens d’équiper toute l’ex RDA en Roof du jour au lendemain…
Les pressions sont bien ancrées, prêts à recevoir mentonnière, visière ou écran. Sauf qu’il faudra les trouver. Allez on enfile : très étroit, mais en écartant (eh oui, on peut l’écarter) ça passe. Oreilles bien dégagées à l’intérieur et maintien ferme mais confortable. Vous voyez que j’ai pas la grosse tête ! C’est vraiment ultra light, un vrai casque de foot américain. Clay Matthews le retour. Malgré mes craintes, le système de fixation est ok (sans gants) et surtout plus facile à ajuster que les solutions contemporaines. Le menton est confort dans le cuir.
Mais pourquoi donc le monde entier ignore-t-il ce super casque ? Je mets le contact, je roule 3m, et j’ai ma réponse. J’ai dans les esgourdes l’équivalent en décibels du vent cyclonique au Barachois en alerte rouge ! C’est marrant car les feuilles des arbres ne bougent pas. Mais comment faisaient-ils donc ? C’est vrai qu’une Ural c’est pas rapide, mais quand même ! Je me concentre sur le son de mes pots et du moulin : ça va mieux là.
Les gens me regardent. Le casque étroit fait assez méchant. Le sticker à tête de mort (je sais, mais c’est plus fort que moi ; un jour je vous conterai le secret du Clay Skull, promis) n’arrange rien. Je prends la 4 voie. A 160, rien ne bouge. Le masque est parfaitement intégré et maintenu par sa languette à pression old school. C’est juste que je suis sourd.
Conclusion :
Idéal pour jouer au Dax le dimanche, ou pour frimer en ville. Sur route, prévoir un bandanas ou un bandeau qui couvre les oreilles, pour prévenir des acouphènes. La sécurité craint franchement, malgré l’étiquette qui affirme le contraire. Ce sera bien pour le VTT, ou sur l’étagère à côté du fameux bol Claymotorcycles, ou encore pour prêter à un passager à qui on veut du mal.
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