Clay Cycling Club

Un cruiser pour la glande

 

 

Un kustom très simple mais efficace pour la glande : mon Cruiser de chez Nirve.

Pour customiser un vélo, il faut toujours trouver une base saine et pas chère.

En effet, le prix des pièces peut vite faire décoller le budget. Alors, si à la racine il faut déjà changer les organes essentiels, c’est la ruine assurée. Qu’on se le dise : pimper un véhicule n’est pas un investissement. Par définition, la personnalisation est trop sur-mesure pour plaire à un éventuel acheteur. Celui-ci voudra toujours refaire la peinture, se plaindre de la couleur des jantes ou critiquer ton choix de cintre. Si tu te lances là-dedans, tu ne récupèreras jamais ton argent. Arrête de faire croire à ta chérie que c’est un placement pour l’avenir. C’est juste pour t’offrir un plaisir bien égoïste, et il n’y a pas de mal à cela. Assumons un peu que diable ! Mais ce n’est pas une raison pour jeter l’argent par les fenêtres, hein. On n’est pas dans un épisode de Carbone. Ce n’est plus à la mode. Ceux qui le faisaient sont passés à la cryptomonnaie, ou à la politique.

Voyons cela de plus près.

La leçon numéro 1 que j’ai gardée de mon expérience de la kustom kulture moto, c’est qu’il faut d’abord régler les questions mécaniques avant de se soucier de l’esthétique. Les gens balancent une blinde de sous dans la cosmétique avant de s’apercevoir qu’ils chevauchent un vieil âne en fin de carrière, avec un moteur anémique, une fourche à l’agonie et un cadre de travers. On tombe le moteur. On l’ouvre. On nettoie les carbus. On change les durites. On démonte et on nettoie. Et ainsi de suite jusqu’au remontage. Quand la partie cycle est clean et le moteur révisé, on tourne la clé. Si ça fait « Vraoum ! », là on peut commencer à fantasmer sur la cosmétique.

Pour un biclard, c’est pareil. Une fois, j’étais tout fier d’avoir acheté un magnifique bicloune d’occase bien stylé à 85 euros seulement. Un look vraiment canon. Sauf que le shifter s’est vite révélé déglinguos  à l’usage et plus du tout disponible sur le marché de surcroit. Comme son remplaçant n’était pas compatible, il a fallu aussi changer la cassette. Hop ! Le prix du vélo a déjà doublé là. C’est pas beau la magie? Bien vérifier aussi l’état des roulements. Le pédalier craque-t-il ? Y a-t-il du jeu dans la direction?

Ensuite, tout dépend du projet et de ce que tu souhaites modifier.

 

On peut garder de superbes pédales vintages mais opter pour des manettes de freins colorées. Ou l’inverse. Ce qui est cool, par rapport à une moto, c’est qu’un vélo (non électrique) ne comporte pas de moteur. Le moteur, ce sont tes guiboles. Le reste est d’une simplicité et d’une pureté divines.

Un cadre, deux roues, une selle et sa tige, un pédalier avec ses pédales, ses plateaux (ou pas), un ou plusieurs pignons, une chaine, un cintre, son tube de direction et sa une potence,  des freins (ou pas), un dérailleur (ou pas), quelques autres organes, des câbles (ou pas), et plein d’axes, d’écrous et autres rondelles. Je ne compte pas les accessoires comme le porte-bagage, le porte bidon, le panier de transport, les rétros, les loupiottes ou la sonnette. Avec une boite à outil spartiate et beaucoup d’huile de coude, on peut remettre sur la route pratiquement n’importe quel cadre sauvé de la déchetterie.

Et avec des sous, de bons fournisseurs et beaucoup d’imagination, on peut personnaliser la moindre des pièces que je viens de lister. Un vrai jeu de Meccano ! Et pas de carénage à démonter ou de capot à ouvrir : tout sera immédiatement visible. Ce sont les bases de la mécanique dans ce qu’elle a de plus pur. Pas de carburant, pas d’électricité. Ca coince ou ça tourne. Sanctions et récompenses immédiates. Et cette musique de la mécanique bien huilée en action. De la pure poésie ! Je travaille en ce moment sur une croûte qui aura nécessité un démontage intégral au préalable. Mais c’est une autre histoire et, pour commencer, on va faire simple et s’intéresser à mon cruiser, car, même si cela m’a pris des heures, je n’ai pas réalisé beaucoup d’interventions. Et elles sont toutes assez fastoches.

La base de départ, c’est un solide modèle produit par une excellente marque : Nirve.

Depuis 99, cette firme américaine sort des classiques faits à la main. Le mien est du type Skull, je pense. Il est difficile à dater. Je l’ai racheté à Eric, un lecteur du blog avec qui je suis pote sur FB. Je remercie au passage Eric de m’avoir transmis pour un prix fort honorable cette bête qu’il tenait déjà lui-même d’un autre rider. Eric, tu vas être choqué par les couleurs, mais ton bike est entre de bonnes mains et surtout de bons mollets.

J’aurais pratiquement pu le garder en l’état. Mais ça, chez Clay Motors & Cycles, c’est juste impossible depuis 2013. J’ai adoré le côté vieux machin du vélo. Il me rappelait mon vélo hollandais (allemand à vrai dire) acheté en toute fin de Braderie de Lille. Une épaisse livrée noire satinée avec quelques points de rouille, un liseré doré passé au jaune. Je l’avais bien retapé aussi celui-ci.

Pour le cruiser, je voulais garder l’aspect vieillot et un peu brute de toutes mes machines. Mais si l’aspect « dark darth » était sûrement sympa à l’état neuf, je le trouvais désormais un peu fané. Et puis tout passer au noir, c’est le choix le moins risqué pour personnaliser une bécane. Je voulais redonner du peps. Alors j’ai pensé à mon enfance, de l’Ile aux Enfants aux Goonies, en passant par Scoobidoo et ET l’extraterrestre. J’ai choisi un vert cactus et un fuchsia qui iraient complètement à l’opposé de ce qu’on attend du cliché d’un cruiser californien. J’ai décidé que je jouerais désormais à me faire peur avec les gammes chromatiques que, par principe, j’aurais exclues de mes motos.

Je le veux !!!

C’est le moment où je vous parle de ma nouvelle philosophie . Bin oui, sinon ce ne serait pas un vrai post CMC. Alors j’applique désormais le fameux principe philosophique de « R.A.F. ». Pas la Royale Air Force, hein. Non. Juste Rien A Foutre ! J’ai passé l’âge qu’on m’atteigne avec de la médiocrité crasse, de la rageuse vilenie, ou de la mesquine jalousie. Alors quand je me demande ce qu’on va en penser ou ce qui va se passer, je me dis juste que j’en ai juste Rien A Foutre. Voilà. Ca va  t’épargner la lecture de l’intégrale des philosophes stoïciens, de Chrysippe à Cicéron en passant par Marc Aurèle, Sénèque et Epictète . Les gens critiquent ? En gros m’en fous, m’en tape, m’en balek. Circulez et allez voir votre smartphone sur Tik Tok si j’y suis (en vérité, je n’y suis pas).

J’ai donc démonté et poncé un peu les pièces à peindre et protégé ce qui ne pouvait pas être démonté mais ne devait pas être peint. J’en ai profité pour éliminer les points piqués ou rouillés, gratter les traces de saleté et graisser tout ce que je pouvais.

Une fois ma peinture bien sèche, j’ai remonté le tout et consolidant les attaches du garde-boue arrière. J’ai changé la selle d’origine, dont les supports de ressorts étaient morts, pour une chouette Selle Royal.

Les pneus sont flambant neufs alors on garde. Très bien les grosses tétines pour le sable. J’ai juste remonté celui de devant dans le sens de la rotation (suivre la petite flèche). A l’avant j’ai dû faire un choix. Comme j’ai installé un frein à patins, il m’a fallu renoncer au garde-boue avant. C’est encore plus bobber. J’ai gardé celui de l’arrière car, même si je ne compte pas cruiser sous la pluie, je trouve sympa son petit cul relevé façon chopper. Le frein est une hérésie pour les puristes. Mais dans une grosse descente, j’ai proprement perdu les pédales et j’ai failli y laisser un tibia, en mode retour de kick de XT 500. Le rétro pédalage pour freiner de l’arrière, je garde. Mais la sécurité avant tout. R.A.F !

J’ai ôté à coups de cutters les deux poignées noires pour installer à la place des beautés psychédéliques. J’avais commandé des pédales jaunes assorties, mais, comme un benêt, je n’avais pas vérifié les dimensions de l’axe. Pas compatibles. J’ai donc commandé des adaptateurs. Mais entre temps j’ai mis les jaunes sur un autre vélo (encore une autre histoire) et pour le moment tu ne verras pas les pédales d’un joli bleu pale que j’attends (l’occasion d’un nouveau post?).

J’ai mis le paquet sur une déco propre et unie mais rigolote avec une planche de stickers rétroréfléchissants.

J’ai fixé un panier noir sur le cintre. L’effet Goonies, tu sais. Mais il était trop lourd et glissait. Alors j’ai fabriqué sur mesure deux montants avec des tubes creux. Et hop !

ET appelle Maison

Et le pilotage dans tout cela ?

Comment te dire ? Un régal. J’ai une solide expérience des vélos anciens sans vitesses et à pignon fixe. Mais c’étaient des vélos de ville. J’ai vélotafé deux ans en beach bike fat bike. C’était bien cool. Mais c’était un tank électriquement assisté.

Là, avec ma chérie et son cruiser à vitesses (encore un autre post à taper), on s’est baladés sur le plat en bord de mer, sur piste cyclable, sur chemins sableux et même un peu sur route en centre ville. Un pur régal. Comme tu n’as pas vraiment la possibilité d’accélérer, tu prends le temps de flâner, de sourire aux piétons cools et aux pauvres automobilistes coincés dans leur bouchon. Les chants des petits oiseaux, tes rayons qui fendent l’air avec douceur. Tout est smooth. Un peu de dérapage arrière contrôlé. C’est juste trop bon. Quand ça monte un peu tu te mets en danseuse. Quand ça monte trop tu descends et tu pousses. C’est l’enfance retrouvée. Et aussi la simplicité du vélo des origines.

Voilà. Ce sera tout pour ce post après tant de mois d’absence. A la prochaine mes p’tit(e)s potes !

 

 

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