Je te présente cette fois un test casque, un vrai. Le premier de la classe, c’est le Premier Vintage Trophy. Quelle classe ! Pas de métaphysique ? Ni poésie, ni de mélancolie ? Aucune allusion à double sens ? Hum, je vais essayer. Juste le casque de tes rêves, ou de tes cauchemars, c’est selon. Et ma tronche dedans, bien évidemment, et du coup, pas vraiment d’objectivité. Nous en étions restés à mon profond questionnement quant à l’authenticité du néo-rétro appliqué au casque jet. Mais, comme tu l’as pu constater, le jet semble en recul face à l’intégral. Et l’intégral de se faire à son tour happer par les sirènes du néo-papy. Peut-être qu’un nombre significatif de barbus (dont je fais désormais partie suite à un retournement dialectique dont seule est capable l’Histoire des Grands Hommes selon Hegel.) s’est ravalé la façade dans un mur ou un pare-brise, avec râpage de la chaussée en option pour le menton. Je ne sais pas. C’est la mode. Et ne compte pas sur moi pour disserter en trois parties sur la mode dans ce post. Niet ! Trop saoulant ! Parfois, il faut lâcher du lest. Juste lâcher prise. C’est le secret quand les gens ont planté leurs crocs dans ton mollet et secouent pour tenter de détacher les parcelles d’enthousiasme qui subsistent dans ton corps fatigué. Ils essayent d’aspirer ton âme, ces minables zombies. Une soif à jamais inextinguible. Juste des pantins narcissiques et dénués d’empathie. Ces êtres affamés de ton énergie dissimulent mal, derrière les vêtements d’une vie à jamais fichue et tout en surface, la vacuité de leur cœur noir et rongé par les vers de la vanité, du ressentiment et, disons-le tout net, l’incapacité totale à donner un vague sens à leur existence autrement qu’en te pourrissant la tienne. Ok. Cette phrase est un peu longue mais là tu reconnais pas mal de monde non ? Là, tu te dis que tu vas rester digne, brave et solitaire. Et il te faut cesser de gamberger. Il te faut happer de la liberté en plein vol. Quand la Vie t’en a vraiment trop fait baver. Quand tu te sens injustement sanctionné par cette Pute de Haut Vol. Quand tu as tout essayé pour t’en sortir mais que tout semble se liguer pour te dire que NON. Désolé mon pote, mais ça ne le fera juste pas du tout, même pas en rêve…OK. Là tu dis STOP. Tu vas prendre ta bécane la plus méchante, enfiler une chouette combi Claymotorcycles, et d’improbables guêtres en cuir. Et tu va prendre le large. Mince. J’avais bien posé en préambule l’impossibilité d’une métaphysique motarde dans ce post. Ok. Le Premier Vintage Trophy. Un casque italien. J’ai déjà 2 ou 3 intégraux. Le Bandit, le Nexx. Mais là on plonge au cœur des Seventies. La visière se fixe avec des pressions !!! Il n’y a strictement aucune aération. Juste la garniture tellement fine au niveau du menton que l’air va s’engouffrer par là et te donner un pur sentiment de liberté…ou une belle angine. La garniture est de la couleur des casques Ruby, mais en simili cuir. Tout se démonte et se lave. Je m’en fous. Quand un casque est crade, j’en achète un nouveau. Rien ne remplacera jamais la précision de serrage et le confort d’une fermeture double D. ça tombe bien. Notre Premier de la Classe en est pourvu. La garniture anti-allergies est légère mais calculée pour amortir les chocs au max. Ce casque est hyper léger. C’est que la coque est moulée en DCA, un cocktail de carbone, d’aramide et de fibre, soit encore plus léger et classe qu’une coupette de Vodka Martini chez James Bond. Ma version en taille M (mon crâne aux cheveux coupés par la fatalité qui émascule les Samson fait du 57-58) pèse 1 282 grammes, sans les affreux mais légaux stickers réfléchissants. Premier m’a envoyé des stickers gris clairs parfaitement neutres sur ma version chromée. What else ? Le prix ? Bah. J’ai vu pire. La sécurité de mon cerveau n’a pas de prix. Déjà qu’il est menacé de l’intérieur par la perversité humaine qui s’y infiltre, le souvenir des moments perdus, des occasions manquées et des trahisons réussies, on ne va pas en plus l’attaquer du côté de la calotte crânienne non ? C’est le secret de ce casque. Il est tellement minimaliste et roots qu’il pourrait nous rappeler la banquette arrière de la voiture de Papa, dénuée de ceinture de sécurité, ou carrément les sièges avant des Cox d’époque restaurées pour jouer à se faire peur, ou à faire classe, ou les deux. Des voitures séduisantes, à la robe funeste mais si sexy. Des cercueils roulants à l’apparence solide, mais jamais avares de pièges, voire de fêlures mécaniques. Toujours prêtes à vous emmener joyeusement le nez au vent vers une mort annoncée, compressé sous les chromes plus ou moins authentiques et les tonnes d’acier dénués de toute humanité. Meuh nonnnnnn ! Là c’est du sûr. Du fini ! Ce casque est vraiment bon. Peut-être même mieux que pas mal de petits couvre chefs prétentieux mais moulés dans des matériaux bas de gamme. Le Premier Vintage, c’est pas du BDG. Je n’ai pas chaud dedans et pour l’été austral il est parfait. La vision est vraiment large et dégagée. La visière est traitée contre les rayures. Le sera-t-elle contre ma maladresse chronique, quand le casque rebondira au sol parce que j’aurai voulu faire trop de trucs en même temps ? L’avenir me le dira. Il est très efficace sous la pluie. Ce casque est disponible dans pas mal de versions, décos et couleurs. Je l’ai choisi assorti à mon résé, comme d’habitude. Il y a un skull à paillettes dessus et tant pis. Cela ne me fait plus peur. A la différence des gens qui ont peur de la vie, moi je connais la mort. Et puis il y a cet As de Pique. Un signe. Le Premier Vintage Trophy a fait ses preuves depuis sa sortie plus si récente. J’ajoute que se le faire livrer à la Réunion coûte moins cher que de le rapporter de Paris dans ses valises. Les équipements de sécurité sont, pour une fois, moins taxés à la Réunion ! Le saviez-vous ? Pas moi. Du coup j’hésite à me faire livrer un gilet pare-balle qui protégerait des méchants fourbes, et des vilaines menteuses, mais c’est une autre histoire. La vraie histoire ne s’écrit ni ne se termine en ligne. Il faut savoir affronter les autres en face. C’est comme sur la route. On ne peut pas tricher sur la route. On peut bien, sur un petit plateau de bitume, s’exciter à faire semblant. Simuler des arrêts dont l’urgence n’existe que dans les fiches d’un examinateur en costard, souvent même pas motard lui-même. Un beau jour il faudra affronter la route. Piloter. Bon, il va bien falloir le critiquer ce heaume sweet heaume. J’ai une restriction. Et c’est pourquoi je ne conseillerai jamais ce casque à des potes de métropole qui doivent affronter l’hiver. La circulation de l’air. Plus on roule vite, plus il y a du bruit. C’est logique et cela reste supportable comparé à un jet ou même à certains intégraux. Le vrai problème, pour un garçon aussi sensible que moi, ce sont les yeux. Mais oui mes amis, le vintage peut vous tirer des larmes. Avec un vieux jet et un masque on est à l’abri. Derrière l’écran d’un casque technique, les muqueuses restent vraiment à l’abri. Mais là préparez-vous à chialer. En vitesse cool, cruising, Royal Enfield mode, ça passe crème. Mais si jamais l’envie vous prend de chatouiller la zone de rouge et les limites d’une légalité castratrice, le Premier vous trahira. Oui, même lui ! Un petit jeune en Ducate rutilante de nouveauté me dépasse et se poste devant le coude sur la hanche, pour me narguer, me défier, que sais-je encore. N’écoutant bêtement que mon cerveau reptilien et la poussée de testostérone dans mon jean maculé de graisse et d’autres sécrétions que la décence et l’hygiène m’interdisent ici de mentionner, je me lance à la poursuite du godelureau et de son arrogante monture. Il accélère, je le colle. Il met les deux mains sur le guidon, je le suis toujours. Et puis soudain, une sensation d’injustice, de trahison, de non sens. Je pleure. Pas de rage. Non. La vitesse, indécente à ce stade, me rappelle que je suis un père de famille. Que des gens comptent sur moi. Ma vue se brouille. Je continue à essorer la poignée du XJR. Le petit compteur after market a été prévu pour une vitesse moins diabolique. L’aiguille est complètement scotchée à droite, bloquée dans sa glorieuse ascension. Je sais que je suis sûrement bien au-delà. Je sais que ma machine commence seulement à faire jouer ses larges épaules. Je pourrais aller tellement plus loin, plus fort, plus vite. Mais je ne vois presque plus rien ! Poursuivre ce petit point rouge qui désormais triche en se faufilant dangereusement entre voitures et camions. Petit feu follet immature et suicidaire qui n’a pas compris que le bonheur n’est pas dans la course en avant, ni dans la conquête immédiate des plaisirs faciles ou dans la séduction des beaux atours. Putain, ce casque est une vraie protection contre mes mauvais démons. Il est plus efficace que les radars, plus glorieux que la chute ! J’ai soudain ralenti, et j’en ai profité pour regarder le paysage, ravaler mon orgueil et jouir de ma maîtrise. Oui, on peut décider d’être heureux. Envers et contre tout. Tant qu’on a la force de piloter avec amour, il est permis d’espérer. Se laisser larguer par les médiocres qui n’ont ni vision ni maîtrise n’est pas un échec. C’est une force. Merci mon Premier, t’as trop la classe à Dallas ou ailleurs. Tu la chie littéralement, la classe. Au diable mon Bell 500 Roland Sand Custom. Je l’ai déjà donné. Sacrifié sur l’autel de l’ingratitude et de la lâcheté. Un casque à son image. Brillant et clinquant en surface mais tout noir et vide à l’intérieur. A défaut de lui remplir la caboche, ça pourra toujours l’embellir. https://claymotorcycles.com/2015/11/le-roland-sands/ Demain, je ne vais pas me déguiser en sorcier orange citrouille ou bloquer les routes pour sauver mon droit à l’essence. On s’en tape pas mal chez les Aigles de la Route. Demain, je vais vérifier le niveau d’huile et la pression des gommes. Je vais ajuster mon plein d’énergie fossile avec un bidon et un entonnoir. Je ne vais pas nettoyer ma moto crade de la semaine. Je vais partir sillonner l’île. Seul avec ma machine. On verra bien. https://claymotorcycles.com/2014/05/tour-de-lile-en-mode-han-solo/ C’est un pèlerinage que je m’offre seul, parfois, aux tournants de ma vie. Je vais croiser des copains. Derrière le masque de mon bel intégral, je préserverai l’intégrité de mes sourires pudiques. Mais une seule chose est certaine : je ne pleurerai pas… Bonne route mes sœurs et frères. Et apprenez à devenir vous-mêmes ! Je tape toujours des trucs en fin de post mais ils n’apparaissent pas. C’est un peu comme le morceau caché de Nirvana ! Suivez-nous:
Copiez-collez cette URL dans votre site WordPress pour l’inclure
Copiez-collez ce code sur votre site pour l’y intégrer