La Manette : commande à couteau tiré.

Souvent, quand il s’agit de couteau, c’est la lame qui prime. Avec la Manette, c’est surtout le manche qui nous intéresse, nous les vrais motards qui déchirent (ça c’est une dénomination clicaputassière au possible). Il existe depuis un bon moment. Mais comme je l’ai acheté et que je l’utilise depuis un mois, et qu’aucun post valable n’en parle, je vais te le présenter. La manche est en forme de manette de frein (ou d’embrayage, si tu as une vraie moto qui déchire). La manette est un couteau français créé par un maître coutelier motard : R. Rosa. La lame est en  acier au carbone 12C27 de 9,7 cm. Le manche en dural poli (alliage en aluminium, magnésium et cuivre). Le couteau mesure 21,5 cm ouvert et 11.7cm fermé. Il pèse 95g. Ne le mets pas au lave-vaisselle malheureux ! Ne le rince pas ! Tu l’essuieras sur le jean de ta cuisse ou la manche de ton cuir (ça le graissera !). On est des durs avec un couteau ou des mauviettes ? Tu peux le trouver en ligne sur les bons sites à 80 euros. J’ai eu le mien pour 64 euros pendant les soldes. Pour les motards riches qui aiment se distinguer par les signes extérieurs discrets de cette richesse passagère et corruptrice (lis le philosophe antique Epicure et tu comprendras), on peut trouver le même schlass avec une lame en damas pour plus de…300 euros ! Mais tu n’es pas du genre à te la péter à table en sortant ta lame, genre « Ah, moi aussi je l’ai La Manette… ». Hein ? Tu ne ferais pas ça aux copains, dis ? La philosophie de ce couteau, c’est d’avoir un bel objet simple qui puisse suivre partout le motard. Aux origines, les motards étaient tout sauf des gens friqués. C’étaient des asociaux imbibés de bière, de rock n’ roll, avec un goût prononcé pour le risque et la mécanique, ou juste des p’tits gars qui bossaient durs mais ne pouvaient se payer de voiture et voulaient quand même offrir un p’tit tour à la dame. Voilà pourquoi Claymotorcycles ne cautionne en rien la dérive bourgeoise de la motocyclette en France. Un pays où rouler à moto devient de plus en plus cher et où certaines personnes, une fois le permis en poche, te le font bien sentir, avec leur prétention en mode bling baltringue gorgé d’ignorance. Et pan ! Ahhhhhhhh ! Ça fait du bien de reprendre le clavier après la glande du blogueur en vacances. Finies les longues soirées à siroter des verres de rosé en me remémorant mes plus beaux rides, mes bécanes chéries et mon tableau de bord WordPress. Maintenant faut tailler dans le vif du sujet ! La moto, justement, on y revient. Et le couteau de motard. Le Rosa n’a rien inventé. On a tous un couteau dans la poche. Un truc fétiche, à la croisée des chemins entre les souvenirs de scouts, le service militaire, les films de Stallone et le symbole phallique inavoué. En France, si c’était un cadeau, tu as sûrement donné une pièce (un franc si t’es un vieux schnock comme moi) en échange. Sinon ça porte la poisse. C’est que la symbolique du couteau est lourde. On parle là d’une arme blanche catégorisée par la législation tout de même. Pour l’imaginaire motard, le couteau, ce sont des duels entre bikers dans de vieux films de blousons noirs. Ou encore un truc qu’on s’amuse à lancer comme une fléchette dans un bar (n’essayez pas à la maison les enfants). Mais la réalité du couteau de motard est toute autre. C’est le compagnon qui t’a sauvé des milliers de fois pour dénuder un fil électrique, déguster un camembert ou crever les pneus de ton voisin. Dans cette optique, nous étions obligés de choisir les couteaux issus de la tradition (mon Laguiole offert par mes parents pour mes 20 ans), ou les outils parfois pratiques pour un motard mais souvent moches (mon Leatherman), ou les couteaux avec lame douteuse mais au manche imitant mal une moto moche (j’en ai pas). Plus récemment, Deejo a rafraîchi le genre avec succès. Des couteaux légers et personnalisables. Sympa pour l’esprit custom. Mais rien de spécifiquement motard au final. Avec La Manette, notre artisan, lui-même grand passionné de moto, a su créer un objet plus iconique. Un prolongement direct de notre action sur la machine. Freiner. Passer des vitesses. Quand notre cerveau et nos mains ne font plus qu’un avec la machine. Et ne comptez pas sur moi pour vous énumérer les différents points concernant la législation sur le transport et le port de couteaux. On ne va pas ressortir les légendes urbaines sur la taille de la paume de la main. En gros, c’est illégal. Tout est question de tolérance. Si tu le brandis vers les forces de l’ordre en criant des trucs religieux sur un site touristique, ton espérance de vie est d’environ 30 secondes. « C’est bon chef, on l’a fumé ! Oh merde ! Il avait la Manette ! ». Si on est discret, et que l’usage est manifestement lié à une pratique de loisir bien pépère, cela devrait passer. Et là grand merci à Monsieur Rosa. Personne n’embêtera jamais un pêcheur parce qu’il se trimbale un couteau à démanilleur à bord. Avec La Manette, on ne pourra pas te reprocher que ta lame n’est pas un outil de motard. http://www.rosa-damas.com/index.php?option=com_phocagallery&view=category&id=3&Itemid=5 Et voilà ! Je suis bien content de retrouver tout le monde en ligne et sur la route après cette petite pause estivale pour les métros et hivernale pour mes compagnons réunionnais ! J’ai pas mal de produits à tester et d’idées à partager, alors à très très bientôt les copines et les copains ! Suivez-nous: