Avinton à la Réunion

Avinton débarque à la Réunion. Tremblez Ferrari pour frimeurs du dimanche, Harley baroques qui croulent sous les chromes et ne sortent jamais quand il pleut, et autres hyper sportives des hyper marchés du plastoc ! Désormais, les amateurs de belles machines tourneront l’objectif de leur appareil photo vers une concurrente qui allie à la fois la bestialité, l’élégance et la rareté. Nous devons cette chance aux efforts et à la ténacité d’une jeune femme courageuse, entrepreneuse opiniâtre et motarde passionnée. Et en plus c’est une copine, alors tu parles si on va se gêner pour lui faire un max de pub. Des concessionnaires qui vivent la même passion que nous, qui veulent proposer une dynamique nouvelle aux réunionnais et qui en plus sont souriants et ne considèrent pas le client comme une vache à lait, c’est plutôt rare. Elle nous reçoit avec son compagnon et collaborateur, Bastien, un gars vraiment trop gentil. En gros, on va nous présenter une meule top classe de rang international made in France, pas en toute décontraction car il y a de l’émotion, du travail et du risque derrière, mais en toute simplicité. Pas de chichis. Et surtout pas de morgue hautaine et prétentieuse (comme dans certaines concess). Ce n’est pas non plus le sourire commercial de ceux qui n’en ont plus rien à faire une fois que vous avez signé le chèque (comme dans d’autres concess). Non, là, des boss jusqu’aux visiteurs, on est entre potes et entre amoureux de la belle mécanique. Gersande Morange me fait visiter les lieux en mode claquée mais heureuse. J’ai une coupe de champ à la main, et je viens de me gaver de gros piments farcis après m’être tapé la route de la Montagne de nuit en pick up. J’ai déjà fait les rampes aller et retour au petit matin à bécane avec une gamine à l’arrière, et ça fait deux semaines que je pilote tous les jours sous le déluge, alors rouler sous les éboulis en 4 roues motrices en écoutant du Metallica avec la femme de ma vie, ça repose. Nous aussi, nous  sommes donc fatigués, mais tellement contents de voir se projet de longue haleine enfin concrétisé. On se balade dans un espace immense et hyper clean, mais pas aseptisé. ça ne demande qu’à recevoir des clients, des bruits de dévisseuses et à sentir un peu le bac d’huile usagée. 560 m² dédiés à la bécane de caractère, à mi-chemin entre l’Ouest et le Nord. A l’étage, vous pouvez flâner dans un shop avec de chouettes articles Icons, hommes ou femmes, et même enfants, et pas mal d’autres marques originales débusquées notamment au Salon de la moto en Italie. Il y a de jolis casques dont un jet avia mili qui me plaît bien et un autre à strass que zieute Aude-Emmanuelle avec convoitise. une section entière est dévolue à l’enfant et à sa motarde de mère. Gersande est une jeune maman, et je connais le propriétaire de la moto orange malicieusement garée devant la belle Honda, en bas, au garage. Ici, c’est pour les vrais motards, et avec Gersande, on sort enfin du vieux carcan macho qui pue la testostérone. J’aime à imaginer la tronche du gars qui s’apprête à faire son wheeling du samedi après-midi sur son Speed au feu rouge, quand il tournera la tête et verra une fille en Avinton à côté : mouha! Ah ! Au rez-de-chaussée, vous avez tout ce qu’il faut pour réparer ou entretenir votre bécane, quelle que soit la marque. En soit, c’est vraiment cool. Mais le vrai must, c’est donc le fait que vous pourrez désormais croiser une Avinton sur nos jolies routes réunionnaises. J’ai franchement posé la question à Gersande. « Entre nous, une pure motarde comme toi, tu vas nous vendre une bécane de milliardaires? » Mais ses explications m’ont convaincu. Et quand j’ai vu la bête en vrai, là j’ai immédiatement compris le potentiel commercial de ce merveilleux jouet pour adultes. Une monoplace hyper coupleuse, pesant à peine 175 kg, encore plus bestiale qu’une Buell, mais sans les emmerdes techniques ou les soucis de pièces, et avec, il faut bien l’avouer, une finition bien plus raffinée. A côté, une MV Agusta passe pour un gros caddy de supérette de faubourg. Je ne pensais pas que la ligne, déjà si pure, et la finition incroyable, étaient condensés dans une moto aussi ramassée sur elle-même, aussi fine et aérienne. Un avion de chasse hyper maniable qui va coller aux virages. Il est évident que les routes sinueuses de l’île de la Réunion sont faites pour cette machine. Et je ne vous raconte pas les belles trajectoires sur la route des Tamarins, et la frime en terrasse ! Cette bécane est inspirée de la AC Cobra. J’en ai une moi-même…sur mon circuit Carrera : Pour le prix d’attaque, il faut bien considérer que c’est le même qu’une grosse Harley, et qu’ensuite, avec les options, comme pour HD, ça va grimper en fonction de la personnalisation. Mais vous aurez là une moto vraiment unique car produite en fonction de votre morphologie et non en tapant d’un catalogue d’after market bariolé et pas toujours de bon goût. Vous aurez des pièces usinées tout spécialement à la main, et sur-mesure. Vous aurez une vraie moto avec un carbu, des soudures soignées, un minimum d’électronique embarquée, et non un machin qui se plugue par USB comme un Hubo et que vous allez devoir ensuite convertir en moto traditionnelle à grands coups de stages onéreux.  Des matériaux high tech mais sobres, comme sur les avions de chasse, un moteur S&S légendaire, des pièces de haute qualité mais robustes et simples. Avinton, c’est l’autre facette du rêve américain : la muscle bike pure et dure. Mais revisitée avec la classe française. C’est la cerise sur le gâteau. Héritière de la Wakan, la Avinton reprend le flambeau là où l’avait laissé la Voxan. Une moto française qui se vend à l’étranger ! Une moto unique que vous pourrez vraiment garder toute votre vie et qui ne décotera pas à la revente. Un vrai collector, quoi. Moi, je n’ai que des motos à trois zéros avec un deux devant. Mais je ne suis pas jaloux, et je salue l’initiative. Si le client veut se faire plaisir, il peut essayer la meule de Gersande. La coquine a trouvé le plan idéal pour rouler en Avinton ! Mais elle lui prêtera son petit monstre et ensuite, comme il aura craqué, il pourra ensuite fabriquer la sienne à distance et attendre que les artisans méridionaux lui sculptent son rêve d’adulte. Mes amis qui roulent en HD ont eu de belles américaines bien avant la multiplication des concess et du marketing qui a multiplié par 100 le nombre de machines sur nos routes. Idem pour la Réunion. Autrefois, rouler en HD ici, c’était un sacerdoce. Il y a aussi le facteur générationnel. Je ne peux pas vraiment augurer de la clientèle Avinton. Le modèle présenté, le Roadster Deluxe, est confortable. Mais je pense que la clientèle ne cherchera pas forcément la conduite à la cool. Elle sera forcément plus jeune. Pas forcément pété de thune. Pas d’enfant? Pas envie de se pavaner à la sortie des discothèques avec une Porsche limitée à 110 km/h? Marre des clichés? N’achète pas de voiture, roule pour ta gueule, fais toi plaisir. Il existe même une biplace, ou elle est en projet, je ne sais plus. Pourquoi ne pas faire ses courses à la supérette du coin en Avinton, avec un sac à dos mili? Je le fais bien en Yamaha ! Tiens, parlons-en, de Yam. Comme c’est une marque qui vient brutalement de se rappeler son histoire et son palmarès, elle a mis le paquet en com vintage depuis 2 ans comme c’est pas possible. Et ils ont créé un label Yamaha Classics, pour que les clients qui arrivent avec des meules à carbu et refroidissement à air (j’en suis, foutien !) ne sois plus regardé avec mépris par un mécano qui sait à peine changer une bougie. Mais les autres? Chez Avinton, plus votre meule mûrira, plus on vous traitera avec égard. Je ne vais pas vous narrer le détail de cette firme. Je la connais déjà car mes parents se sont installés pas loin et qu’ils m’envoient des coupures de journaux locaux qui en parlent régulièrement. Plutôt que d’écouter les grincheux qui sans cesse daubent sur leur propre pays mais jalousent la moindre initiative, je préfère écouter la musique de cette bécane made in France et qui cartonne à l’exportation. Cela se passe dans le Gard. La sellerie est à Nîmes. Un jour j’irai sur place vous faire un post, promis ! La moto roule à Dubaï, au Qatar, à Monaco. 40 bécanes environ par an en France. Des milliers sont prévues pour les States. Le rêve ! Grâce au talent de Cédric, le boss, et de toute son équipe de passionnés. On n’est plus chez Motobécane, mais ça change aussi de la malédiction des tentatives de résurrection de la moto française.  Tout est là : http://www.avinton.fr/accueil/ Et pour vous rendre chez Gersande au Street Run Garage, c’est à la Possession, dans la ZAC Balthazar : Et en ligne c’est là : http://www.streetrungarage.re/ et là: https://www.facebook.com/Street-RUN-Garage-1477652802541291/?fref=ts Bon, si un fan de japonaises musclées et peintes à la bombe vous dit d’aller voir cette moto, vous pouvez bien faire le détour, non? A très bientôt, pour la suite des aventure de Avinton à la Réunion et l’ouverture officielle de Street Run Garage. Vroum! Vroum ! Clay Suivez-nous: