Le rocker, les mods et la pluie
Un problème récurrent pour le motard de caractère, c’est la pluie. Je voulais faire ce post plus tard, mais je viens de rentrer la moto en catastrophe car dehors c’est le déluge et que, tant qu’à devoir repartir, autant avoir les fesses à peu près au sec. Pour ceux qui trouvent que la pluie, ça glisse, que ça salit la motocyclette et que c’est pas gentil, ce n’est pas un problème, car ils ont déjà regardé la météo et sont au volant d’un SUV arrogant, mémère étant restée au garage, sous sa housse, le cul pluggé sur l’usb d’un quelconque machin électronique. Mais pour nous qui roulons tous les jours sans nous soucier de la météo, le véritable problème, outre les caisseux qui font encore plus n’importe quoi, et les peintures au sol accidentogènes, c’est une des rares vérités retenues du chemin des écoliers : la pluie, ça mouille ! Je ne sais si ce post conviendra à nos nombreux visiteurs et amis de France, d’Europe du Nord ou du Japon. Ranger sa moto quand le sol ressemble à Holiday on Ice me semble une sage décision. Un jour, ma modeste Fiat Uno rouge a glissé au petit matin vers les roues d’un camion qui arrivait en sens inverse. Une manœuvre chanceuse et une glissière de sécurité me permettent aujourd’hui de taper ces lignes. Le lendemain, alors que je cassais la glace de l’évier pour me raser, j’ai décidé de venir à la Réunion. C’était encore le XX° siècle, en 1999. Les petits veinards du Sud ont peut-être encore la chance de rouler en mode automnal, et là je peux les intéresser. C’est que la solution que je vous propose est moins radicale que cette bonne vieille combi de pluie. Je ne sais jamais où ranger cette saleté quand je roule. Quand il pleut, je me planque sous un pont et je l’enfile. Là, il cesse de pleuvoir au bout de 2 km. Et quand je la retire, de toute façon, je suis trepé à l’intérieur, à cause de la transpiration. Ce truc ne respire pas. Et puis c’est moche ! Moche et re-moche ! J’ai l’impression de ressembler à un Playmobile. Une partie de mes ancêtres vient de Nottingham (oui, chez Robin des Bois !), et l’autre de Manchester. Avouez qu’il y a de quoi former une jolie équipe de foot. Les autres viennent de Flandres et de la Hollande. Il y aussi quelques Normands. Ajoutez à cela que j’ai grandi en face du port de Douvres et que j’ai fait mon service dans la Royale en Bretagne pour aller naviguer…dans la Manche et la Mer du Nord. Il est donc permis de me faire confiance quand j’affirme posséder une certaine expertise en matière de tempêtes, blizzards, tornades, boue, flaques, congères et ciel plombé sur fond de nuit permanente. Tant qu’à en baver, j’avais même caressé le rêve de vivre à St Pierre et Miquelon, ayant des mômes de nationalité canadienne. Mais je suis resté sur l’Ile de la Réunion. Je ne le regrette pas. Sur place, et pour mon plus grand bonheur, j’ai épousé un peu plus que le soleil et les bouchons (ceux qui se mangent, hein). Et en plus, il pleut tout le temps ! Takamaka ? Record mondial d’hygrométrie ! Au Japon ? Pas du tout…c’est à la Réunion ! On n’échappe pas à son destin… Quand j’ai compris l’arnaque, j’ai bien pensé à demander à Clay senior (pas celui des Sons of Anarchy) de m’envoyer ma bonne vieille veste Barbour. Mais, entre-temps, le génial géniteur avait trahi, s’expatriant dans un endroit desséché, chez les bouffeurs d’olives, là où y a même pas de bière locale et où tout ce qui est au-dessus d’Avignon est un parisien, et au-dessus de Paris un Viking. Ma veste était paumée, ou sur le dos d’un SDF quelque part à Roubaix (le Grand Sud, pour moi). Un jour, dans une brocante, j’ai bien trouvé une veste Belstaff en coton huilé à 50 euros. Oui, vous ne rêvez pas ! La marque de luxe de Beckham, un truc qui coûte au moins 800 livres ! Mais j’ai eu beau me contorsionner et me faire tout petit : ça ne passait pas ! J’aurais pu la prendre pour ma créole préférée, mais elle, son genre, c’est plutôt le rock. Alors je me suis drapé dans mon perf, mêlant le doux parfum de ma sueur virile à celui du cuir trempé qui a cuit au soleil. Etant moi-même assez porté sur le Hard, le trash métal et le punk rock (des trucs de vieux, quoi), je passe pas mal de temps sur le web à cliquer pour commander sur mon site préféré : Rockagogo.com. Et là, mon pote, c’est le graal, avec tout de suite un dilemme !!! Je portais un blouz Harrington, quand j’étais môme. Mais dans le monde du 2 roues, c’est le symbole des mods ! Les ennemis jurés des bikers ! Les batailles rangées à Brighton ou Margate ! Des endroits paisibles soudain envahis par des meutes de middle class bourrés sapés en cuir et de prolos lower class défoncés ! Et là, le symbole est en pin’s et patch sur la veste ! En même temps, ils ont chipé ce truc à la RAF, alors…Et puis l’Union Jack, moi ça me va. J’ai déjà sur mes sacoches de bécanes, avec le Rising Sun japonais (bonjour les mélanges !). Et de toutes façon, vu que nous assistons à une folklorisation du passé motard, ces gens boivent désormais des pintes ensemble, surtout depuis qu’on vient de fêter les 50 ans des bastons. J’ai donc cliqué à nouveau, en suivant le tableau des mesures, et désormais, quand je sens qu’il va pleuvoir, je décroche fièrement mon Harrington, spécialement conçu pour la chasse au gros gibier et la pratique du 2 roues motorisé. Regardons en détail la finition impec de ce vêtement qui respire assez bien au soleil mais coupe le vent et nique la pluie grâce à sa toile en coton huilée (mais pas trop, car ceux qui connaissent Barbour savent que le porter neuf, c’est pire que de serrer la main au Keumar après une journée de mécanique !) : Bref, je dois partir alors je vais me glisser dans ce bon vieux tissus écossais. Je précise qu’ils n’ont plus que du XL chez Rockagogo. Mais c’est la collection permanente, alors bonne chasse en ligne ! Et oui, j’assume, et si ça te plaît pas, tu vas voir mes boots…c’est pas du Mods ! Suivez-nous:
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