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Satudarah Night Fever - Claymotorcycles
J’avais repéré l’adresse sur l’invite des Satudarah. Leur soirée anniversaire. Enfin, du moins l’anniversaire de leur implantation sur le territoire français, à commencer par la Réunion, avec son Chapter Capital. Deux ans. Ça passe vite ! Et en gros c’est l’âge de Claymotorcycles.com. Pour ceux qui ne lisent pas le blog (ouhhhhh !!!!) on a déjà fait une sortie moto avec ces gars. On ne va pas se la raconter et regarder ailleurs, hein, c’est un MC 1%. https://claymotorcycles.com/2014/06/une-journee-avec-un-mc/ N’étant pas familier à ce point des MC et des codes bikers en général, il m’arrive d’écrire des bêtises à leur propos, mais généralement ils sont très prompts à m’éclairer pour que je puisse rectifier. J’ai surfé plus d’une décennie en devant me plier aux règles du jeu en France, à la Réunion et dans le monde, alors je connais la musique. Tu ne viens pas comme ça chez les gens taxer leurs vagues en criant des inepties et sans respecter le fait que les locaux ont leurs habitudes et leurs priorités. « La mer est à tout le monde », rétorqueront certains. C’est déjà faux d’un point de vue géostratégique et juridique. Mais quand bien même, cela m’autorise-t-il à y faire n’importe quoi ? Ainsi, on voit des gens se pavaner avec des patches issus de séries TV dans le dos. Un peu comme si je me baladais dans la cité en gueulant que je suis un caillera parce que j’ai un vieux T-shirt de la Haine. Personne n’oblige un motard à arborer des patches. Mais à partir du moment où vous le faites, il y a des règles. C’est ainsi. On ne peut pas se déguiser en Café Racer hardcore ou en biker MC style et dire qu’on se tape de leurs règles. Je l’ai assez souvent répété : je suis trop bordélique et indiscipliné pour évoluer dans une telle structure. Mais ce n’est pas pour autant que je me crois autorisé à mépriser leur life style. Des motards m’ont déjà emmerdé sur cette île, et ils n’avaient aucun patch. C’était juste des crétins lancés à 250 en short et baskets qui s’amusaient à me frôler par la bande alors que je dépassais tranquille une caisse avec Aude-Emmanuelle en passagère. Faut le reconnaître, jamais un biker ne vous fera courir un tel danger. Les mauvaises langues argueraient du fait qu’un custom avec des pots qui touchent dès qu’on s’incline à plus de 10° aurait du mal à terroriser les foules. Eh ! Eh ! Mais pas de bol, chez les Satudarah, y a du Guzzi Le Mans, du XJR, et de la Kawa carénée,…et des HD, bien sûr. Ajoutons que les Satudarah se targuent d’être le seul MC 1% pluriethnique, ce qui est pour le moins implantable à la Réunion. Voici pour le contexte général. Pour la soirée en particulier, nous avions déjà fait une bonne route dans la nuit, avec Aude-Emmanuelle. On avait pris le Storm Cruiser, parce qu’il est confort, malgré sa sellerie de skate-board, et parce que pas mal de copains voulaient le voir « en vrai ». On avait taillé la route en cuir et jeans de St Denis à L’Etang-salé les bains. Histoire de famille. Après, nous étions repartis en sens inverse direction St Gilles et la teuf des Satudarah. Il fait froid à moto en hiver austral. Il fait froid et c’est bon. On a donc choisi le chemin des écoliers et pris la route bord de mer. Quel régal, même si c’est dangereux parce qu’on ne voit rien. L’odeur des embruns et la lueur pâlotte du gros phare Yamaha dans la nuit, avec ma passagère qui se blottit, à la fois frigorifiée et pas trop rassurée. Une fois à St Gilles City, tout se réchauffe, et en bout de rue, on comprend que ça devient bon. Une bande de jeunes avec des T-shirts noirs gavés de fusils M16 jaunes nous font signe. Nous nous engouffrons dans l’impasse. Au bout, juste avant le pont de bois que j’empruntais autrefois avec ma planche pour rejoindre le port et l’eau boueuse du spot des Brisants, quand la houle cyclonique avait chassé les blaireaux, des gars patibulaires sont appuyés contre le mur, en jaune et noir. Nous, on gare bien avant, derrière un monospace familial. Les gars se demandent ce qu’on peut bien fabriquer. Mais c’est qu’il faut ranger des vêtements de protection d’Aude-Emmanuelle (combo « perf+chaussettes+jeans+mitaines de pole dance ») dans la sacoche mili vintage du cruiser. En dessous, elle a une robe jaune et noire (eh oui, on ne fait pas les choses à moitié chez Claymotorcycles) et des talons à chaines qu’elle a customisés à la bombe. https://claymotorcycles.com/2013/12/la-bomba/ Quand je me gare enfin à côté d’une BM (neuve), un Satudarah très poli nous accueille avec bienveillance. Le gars nous vouvoie ! A l’intérieur, le décor est complètement en décalage avec ce qu’on peut imaginer. D’habitude, avec les MC, les fauteuils, ce sont des empilages de pneu, et ça sent l’essence et l’huile de vidange. Là, y a de AC/DC en fond sonore, mais nous avons une magnifique vue sur le port by night. Ensuite, ce fut du cool pour nous deux. Des satudarah qu’on a plaisir à croiser de rides en salons divers, les potos du Wind & Fire MC. Avec mon Christophe et mon Jean-Marc, les copains des Flibustiers Isla. Bourbon Brotherhood, et aussi Johan et ses Black Rivers, le Rassemblement Motard, et des passionnés de la moto de caractère qui voulaient passaient une soirée agréable et sans prise de tête. Phil, le Prez du Chapter Capital, était toujours soucieux de vérifier que tout allait bien pour nous. On a bu, mais pas trop, et on a bien mangé. Il y a eu d’émouvants discours pour les 2 ans du club et les quelques années de plus de Nomad Dom Satudarah (vous prenez le numéro fétiche des Flibustiers, vous mélangez avec celui du XJR Corsair Claymotorcycles, vous retirez 20 printemps, vous mettez tout dans un shaker plein de Jack, et vous avez vague une idée de l’âge de ce leader charismatique. Grâce à l’œil de lynx de Laurent, on a fait une chouette séance de photos avec Dom, Shovel, Johan, et les autres. Au final, nous avons dîné en tête à tête amoureux avec vue sur le port, mais entourés de motards peinards et contents de se retrouver. What else ? Ensuite, il a bien fallu rentrer. J’ai emporté une belle bouteille de la cuvée spécial anniversaire dans la sacoche. J’avais peur que le pot Lafranconie ne chauffe le pinard destiné à beau papa, mais le froid de la nuit a équilibré la chose. Nous avons traversé la ville au ralenti, cruisant le quartier des discothèques comme si c’était un safari, avec ses videurs qui tirent la gueule et ses jeunes et jolies danseuses qui tirent sur leur jupe trop courte. Puis la nuit à nouveau, mais par les hauts et la 4 voies. Pas envie de tomber sur un gars défoncé au volant sur la départementale obscure. Le lendemain, nous avons dégusté le sud af en famille avec un bon rougail saucisses. Force est de constater que nos amis bikers ont du goût en pinard, car c’était délicieux. Suivez-nous:
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