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Le 16 - Claymotorcycles
Vous voulez poser la moto et déjeuner pas trop loin, sans pour autant vous gaver de sandwichs au bouchon qui n’ont d’américain que le nom? C’est sain, copieux et délicieux. C’est motard friendly et tout sourire. C’est à St Pierre. C’est au 16. Pourquoi le 16? Parce que le resto est situé au 16 rue Rodier, juste à l’angle de la rue du Presbythère. Mais avant, un peu d’histoire. Tout commence en 1683, quand la cavalerie polonaise repousse les turcs au portes de Vienne. Voyant la concurrence du kébab éloignée pour quelques siècles, un boulanger reconnaissant rendit hommage au roi Jean Sobieski en créant un pain rond avec un trou d’étrier au milieu. Un truc qui en autrichien se bafouille à peu près « beugel ». Comme le hamburger, la pizza et le moteur V-Twin, le Bagel va devenir un emblème de la culture américaine. J’en entends grogner à cause du Twin. Et oui. En 1898, le premier V-twin équipe un motocycle un tricycle (ok, ça compte pas) des Ets. Tauzin, à moteur « Le Papillon ». Et 1902 un bicylindre en V de 565 cm3 est monté sur une moto Clément de compétition (ça va là?). A l’époque, les gars de Milwaukee courent encore en monocylindre (ouah c’te honte!). En 1909, enfin, ils dégustent des bagels assis sur leur V-Twin. Le bagel, c’est un peu comme un donut, mais salé, et dedans tu peux mettre tout ce que tu veux. J’ai pris le mien au thon et c’était magnifique. Willy fait tout sur place, y compris les pains qui sortent tout juste de la fournée. Il invente plein de recettes avec des produits frais et coupe la coque de papier en deux, pour qu’on puisse se partager les bagels entre nous pour goûter. C’est le fooding New-yorkais, la tradition des delicatessen, au cœur de l’Océan Indien. Vous l’aurez compris, Willy, c’est mon pote qui a introduit le bagel…à la Réunion! Depuis mai 2013, comme il y a toujours des gens très créatifs, il est copié, mais jamais égalé. J’ai connu Willy sur le stand Claymotorcycles à la Fête des motards de l’île de la Réunion (encore merci les Flibustiers, pour toutes ces rencontres humaines géniales!). C’est un grand malade de kustom kulture et d’arts graphiques. Mais son métier, au sens noble du terme, c’est pâtissier. Alors dites-vous bien que les dessert, chez lui…mama mia ! Just fucking delicious! Vous voyez, j’y perds mon latin, et aussi mon régime, celui uniquement basé sur la consommation de boissons protéinées et de bières belges. Pour faire bref, la déco est très chouette, la bouffe vraiment très au-dessus du lot, et l’accueil trop top. Vous allez me dire que c’est parce que c’était le père Clay qui venait? Même pas vrai. Quand je suis arrivé, c’était le coup de feu, noir de monde, et au loinje voyais Willy et sa charmante partenaire se démener pour contenter tout le monde au plus vite, avec qualité, et des sourires tranche papay comme c’est pas permis. Pas le sourire U.S. standard, vous voyez. En même temps, il y a pas mal d’endroit où, juste le sourire standard, ce serait chouette, plutôt que le regard lourd de reproche et le nez qui pointe vers le sol. Tiens, ça me rappelle un endroit prétentieux à l’étage avec un blaze de philosophe allemand, pas loin de la cathédrale à St Denis où le gars nous avais jetés sur un table. Pendant 20 mn, pas d’apéro, pas de set de table, pas de commande. Plus un regard. Il préférait juste causer foot avec son collègue en fumant des clopes. On est partis, il ne nous a même pas vus! Ah, je savais que je me vengerais, c’est bon ça ! Et si vous avez encore un doute, allez voir le retour des clients sur leur page FB. J’adore leurs bagels. Et attention, n’allez pas dire que je n’y connait rien. Parce qu’avec mes antécédents familiaux, je suis entraîné à apprécier pas mal de mets pas très orthodoxes, comme la worcestershire sauce, le pudding traditionnel, la jelly, ou le welsh rarebit le tout arrosé de gin en flammes ou de bière tiède. Mais allons plus loin! Je ne suis pas venu seul. J’ai bougé le pick up et chargé dedans 2 membres de ma progéniture (eh, oui, en plus votre serviteur est fécond mesdames! ). Et pas n’importe lesquels. Des apatrides, des tires au flanc, des immigrés, des voleurs de soupe, de femmes et de terres: ils ont la double nationalité franco-canadienne! Alors avec eux, on ne plaisante pas avec ces choses-là. Vous pouvez bien leur pondre des théories culinaires. Tant qu’ils n’ont pas leur quota de crunchy peanut butter, d’Oreos et de cheese cake, l’ambiance est morose. Les paquets de céréale de 375g, c’est juste l’équivalent d’un mini sachet de chips pour eux: une aberration. Faut du XXL, mais du bon! Quand je leur ai dit qu’on allait à St Pierre, ils ont protesté (je sais les enfants: St Denis et ses belles rues propres, la mer où on ne peut pas se baigner et la queue de 45 mn pour sauter dans le toboggan d’Aquanordmachin, c’est trop top!), mais quand j’ai prononcé, le mot « bagel », ils ont dressé une oreille, m’ont repris sur la prononciation (et oui, au Québec, la linguistique, c’est très important) et m’ont dit « Allons papa ! » (mais cette fois avec l’accent créole). Ils n’ont rien dit. Juste dévoré en silence. C’est bon signe ça ! Ensuite, Willy les a achevés à coups de cheese cake au nutella, et là, c’est qui qui rigole, hein? Tu fais plus ton malin, jeune mangeur de poutine, hein? « Merchi Popo » (à prononcer la bouche pleine). Aude-Emmanuelle était là. Elle aussi au régime (pas le même que le mien: elle n’a pas droit à la bière). Et elle a adoré, et vu comment cette fille est difficile, c’est très très bon signe. Et l’apothéose, comme dans tout post de Claymotorcycles, ce fut l’arrivée surprise de deux potes habitués de ce merveilleux blog !!! « C’est notre cantine » m’expliquent-ils. Willy est venu causer un peu une fois passé le plus gros du boulot, histoire de souffler un peu. Quand il parle de son métier, il a la lueur dans les yeux que je retrouve chez les copains artisans qui peignent ou qui soudent. Qualité, confiance partage: ce n’est pas la devise du blog ça? Le 16, Bagels and New York Fooding 16 rue Rodier 97410 Saint Pierre 0262105743 www.facebook.com/le16stpierre Suivez-nous:
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