Cela faisait un moment que je me disais qu’une passion en chassait une autre. Je regardais, l’autre jour, ma collection de montres anciennes et actuelles avec une forme d’incrédulité distante. Elles trônent, éclairées, dans un vieux présentoir en tourniquet récupéré dans la benne d’une quincaillerie de St Denis. Autrefois, on pouvait vendre des clous et des montres dans la même boutique. Les gens allaient acheter leur première planche de surf chez Ravate ! Un modèle orange, Single fin, avec rainurages antidérapants intégrés sur le deck. Quand le téléphone, que l’on n’appelait pas encore filaire, sonnait, mon Grand Père extirpait sa vieille montre à gousset de sa poche de pantalon. Mais qui donc pouvait appeler à une telle heure ? Etait-ce grave ? De nos jours, les gens ne portent plus de montre. Ils ont un téléphone. Mais à part les bagues à têtes de mort et les plaques d’identification de QR Tag, la montre est le seul vrai bijou digne de l’homme, et donc du motard (bon, l’alliance de mariage ne compte pas, hein !). Et par un heureux hasard, je rencontre mon pote Denis qui me livre une idée. « Je peux t’écrire un article sur chacune de mes montres préférées ». Tiens ? Tu collectionnes les montres, toi aussi ? Et alors je compris que la Tag du trop rabâché King of Cool n’était pas que du marketing. Qu’en tant que rider de japonaise, je ne regardais que rarement l’heure sur mon cadran (de toute façon, ça vibre trop), mais à mon poignet. Et que, fort coquet, je me demandais toujours longuement le matin quelle montre allait trouver grâce à mes yeux pour être assortie au cuir noir de mon perfecto. De toute façon, avec la mode du Bratstyle et du Bobber, cela ne va pas s’arranger, sauf si vous soudez un réveil matin au guidon. Les montres mécaniques, y a que ça de vrai. Parfois je succombe aux charmes d’une quartz, mais je le regrette amèrement quand la batterie tombe en rade. Merci Denis. Trêve d’explications. Direct, la moitié de nos amis du blog nous ont compris, eux aussi. Vous voyez ce qu’on veut dire ? Les gars qui trônent sur une moto magnifique avec un look un peu inadéquat ? Les tests mags de motos custom où le journaliste porte un intégral horrible ? Les gars qui attendent au feu rouge avec des gants Mapa et une montre jetable au poignet ? Non, pour bien freiner, faut une belle montre. Pas forcément chère, mais en accord avec le bonhomme et sa monture. Une montre high tech, sur un gars en combi, sur une hyper sportive hyper récente, c’est cohérent. Une montre Mickey à 10 eu peut le faire aussi, mais pas sur une moto de mickey: vous me suivez? Avant de découvrir la dernière chérie de Denis (pas sa Bonnie T100, magnifique dans sa robe blanche et noire), sa fameuse Steinhart, découvrons un peu notre ami, un gentleman motard qui ne la ramène guère, malgré une expérience sur la route qui en remontrait à pas mal de petits vantards. Et quelle meilleure présentation, en la matière, que le Fameux Questionnaire Claymotorcycles.com ! 1- Années de pratique : 42 ans (p….. vaut mieux pas compter, j’ai passé le permis à 16 ans; si, si, on pouvait…) 2- Motos passées et présentes : Actuellement sur TRIUMPH Bonneville T 100 carbus (15 motos ont précédé ; je vous en infligerai une par semaine; patience…) 3- Ma moto préférée : Je suis obligé d’en dévoiler une sur les 15, tant pis: ENFIELD INDIA 500 BULLET 4- Pourquoi la moto ? Pour le petit côté « s’en fout la mort » 5- Ma plus belle histoire de motard : Sur la route des vacances d’Orléans à Quiberon, moto (je vous dirai plus tard ) achetée la veille du départ, bougies qui perlent, arrêt définitif dans un village breton un dimanche, un bouclard fermé mais qui ouvre rien que pour moi et le patron qui me déniche les NGK qui vont bien et qui tiendront longtemps. Un moment de grâce… 6- Ma pire expérience de motard : Mon premier poste à 90 km de chez moi dans le Loiret: un dimanche d’hiver froid et humide comme il y en a tant; la douleur intense dans les extrémités malgré les couches de vêtements ; presque arrivé je fais de l’essence et mes genoux lâchent devant le pompiste qui me fait rentrer chez lui et m’offre une eau de vie de poire à 60° qui me fait du mal et du bien à la fois. 7- Ce que je préfère : Dans le domaine moto, les vieilles anglaises avec une préférence pour NORTON. Dans la vie, ce qui est beau et le monde en est plein. 8- Ce qui m’énerve : Dans le domaine moto, les HD un peu trop propres qui ne sortent que le dimanche avec la panoplie [« tu vas m’attirer des soucis, là, Denis » NDLR mdr] Dans la vie j’exècre toute forme de discrimination et le monde en est plein également. 9- L’avenir de la moto : Du moment qu’on reste sur la base de 2 roues et un moteur, ça ira… 10- La moto en un mot : Vrooooom! Et maintenant, ladies (faites chauffer la CB pour nos anniv) et gentlemen (qui a dit qu’il était interdit de se faire plaisir tout seul ?) la première d’une longue série de tocantes adaptées au motard qui se respecte (pour le Stock, on ira dans les magasins de sport mainstream, ils ont plein de trucs à quartz fluo qui calculent ton pouls et éventuellement te donnent l’heure) : La STEINHART APOLLON De, et par Denis C’est incontestablement celle qui fait la plus « mécanique « de mes montres. Quand on aime la grosse mécanique de nos bécanes on est bien souvent attiré par la mécanique bien plus fine de l’horlogerie. J’aime les 2 mais la passion des montres m’est tombée dessus bien plus tard. J’en ai quelques-unes qui tournent, j’en achète et j’en revends… Celle-ci est ma « petite » dernière et elle est arrivée pile pour mon anniversaire! Ma femme me disait: tu sais, je ne comprends pas ton choix de montres: elles se ressemblent toutes. J’ai failli lui dire qu’il en était de même pour ses jupes et ses pulls noirs mais c’est un terrain bien trop miné pour s’y aventurer sans dommages. J’ai toute fois entendu le message et j’ai choisi une montre non consensuelle: STEINHART APOLLON Allons-y pour les caractéristiques brutes : boîte en titane, diamètre de 45mm, épaisseur de 17mm;, entre corne de 24mm Déjà avec ces 4 données on est dans l’inhabituel . Vendue avec 3 lunettes interchangeables ACIER, BRONZE, PVD NOIR et livrée avec un outil pour changer la lunette et les pompes des straps de 24mm, le tout en vis hexacaves. Autant le dire, ça fait steak, ces 17mm d’épaisseur mais ça passe bien et mon poignet fait un modeste 17,5 cm. Le plaisir, c’est de jouer à l’infini avec les combinaisons de lunettes et de straps. A l’intérieur on trouve une mécanique ETA 2824-2, 3 aiguilles + date à 6h, moteur suisse éprouvé et qui anime des montres de toutes catégories. Petite déception en ce qui concerne le strap gris livré avec le bestiau: la couleur est un peu fade mais ne demande qu’à prendre un peu de sueur et de cambouis… AMHA, le meilleur combo: lunette bronze + strap miel surpiqué http://www.steinhartwatches.de/en/APOLLON-Automatic,453.html Bientôt, vous retrouverez Denis dans de nouvelles aventures. Comme il le subodorait plus haut en vous « teasant » avec ses 16 meules, il est aussi à l’origine d’une future nouvelle rubrique de gros malade…une affaire à suivre ! Suivez-nous: