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XJR 1300 Claymotorcycles: "The Corsair" - Claymotorcycles
Comment en est-on arrivé là ? J’entends : comment ai-je enfin fait corps avec MA moto ? Le XJR 1300 Claymotorcycles ! Des mois à rouler, à tester, à regarder, à lire, à écouter. Des mois à attendre le moment opportun, aussi, ce que les grecs appelaient le « kaïros ». Avant c’est trop tôt, après il sera trop tard. Je voulais le XJR depuis si longtemps. Je n’avais pas l’argent. Ensuite, que faire, quand une bécane est déjà parfaite ? Puis vous voyez les rares défauts, et vous savez que cette bécane va être à la mode, et vous voulez ouvrir la voie. Mais ça y est ! Les mags grouillent soudain de prépas. Le constructeur paye des hipsters à la mode pour préparer le terrain, et enfin on vous achève en révélant au monde les nouvelles versions 2015. Mais cela m’a libéré. Je n’ai rien changé au projet initial. Cela m’a conforté au contraire. Non, je n’aurais pas un « sous » XJR 2015. J’aurais ma bécane, c’est tout. Et puis pas d’I.E. 🙂 Je sais que certains copains seront déçus car ils s’attendaient à une super bécane de showroom. Mettons-nous de suite d’accord : je me moque pas mal de savoir si c’est une préparation ou non. J’ai pratiquement tout fait tout seul au fond de mon garage avec des outils de fortune et pour 300 euros max de matériaux, avec de l’after market chinois et des boulons glanés à la quincaillerie du coin. J’ai systématiquement demandé l’avis de gens bien plus compétents que moi. Ainsi, le keum m’a fait une full révision. Chakal et Yves ont pris sur leur emploi du temps bien chargé pour ausculter ma carrosserie et me donner leur avis. Et p’têt bien qu’un jour nous referons une belle peinture. La Concess Yam de St Denis m’a aidé à commander certaines pièces de rechange et aussi m’a conseillé pour des petits détails au niveau du guidon. Olivier s’est déplacé une matinée entière pour me simplifier le faisceau électrique, vu que je suis une bille en électricité. Pour la sellerie, comme vous le savez déjà, j’ai préféré m’en remettre à un copain tapissier virtuose. Les collaborateurs et sympathisants du Blog ou de la page FB m’ont assuré en permanence de leur soutien et n’ont cessé de me suggérer des soluces pour des problèmes qui vous pourrissent la vie quand vous êtes assis seul sur un pneu à vous morfondre avec une clé de 17 à la main. Christophe, Lionel, Gillou, Francky, Denis, les gars du BMC, et toi aussi mon pote lecteur, tout le monde a plus ou moins sa part de complicité. Ne critiquez pas trop car vous êtes tous un peu responsables, plus ou moins consciemment, des petites modifs de cette monture. En ce sens, oui, c’est bien une bécane de chez Claymotorcycles, une communauté pas si virtuelle que ça… Bref, vous l’aurez compris. C’est une prépa de garage comme quand on avait 16 ans et qu’on passait notre temps une bière à la main à bidouiller nos petits bolides avant la répète du concert rock sous le toit du grenier. J’ai des raisons budgétaires mais aussi philosophiques pour cela. J’ai des raisons esthétiques aussi. Les gros boulons grossiers, la peinture satin un peu mat par endroits, le garde-boue droit, la selle de Guzzi…j’entends déjà les sarcasmes. Mes meilleurs potes m’ont déjà servi ces arguments, et de manière contradictoire : « Heureusement qu’il y a la selle ! », « Quel dommage tout de même cette selle ! », « Beurk le garde-boue », « Trop cool le garde-boue ». Vous me suivez ? Sauf qu’au bout d’un moment, il y a une différence entre tenir compte de l’avis de gens compétents et n’avoir aucune personnalité. Au pire, vous avez une moto incohérente, au mieux, la même que tout le monde. Alors il faut savoir se faire plaisir, sans pour autant croire échapper à la mode, et en gardant à l’esprit que cette meule est une mule qui doit traverser l’île en tous sens, transporter des enfants, une femme de rêve, et des courses en sac à dos par-dessus le supermarché ! En bref, pour résumer la démarche, l’ADN de cette moto c’est : +Une dose de rat style à la Mad Max une pincée de XJR Cup radical racer +une certaine nostalgie pour ma défunte RD50. +mon amour inconditionnel pour les Têtes Brulées : « We are poor little lambs, who have lost their way. Bah, bah, bahhhh…” et le fameux Vought F4U Corsair. « The flying carpet » décrivait bien mes sensations, mais ça faisait trop Aladin 😉 Va pour le Corsair donc (et je ne suis pas sponsorisé par une compagnie aérienne, hein!). +Et eux aussi!!! AVIS : Les puristes qui ne roulent que le dimanche en ville quand il fait beau, et les experts qui signent de gros chèques les yeux fermés et ne savent pas faire une vidange, je respecte vos choix. Mais j’ai déjà des potes pour me conseiller. Alors si c’est pour dauber gratuitement en tapotant du vomi en terrasse sur un smartphone, je vais vous faire gagner du temps : juste lisez l’inscription au cul de mon XJR… Pour les autres, on peut y aller ! Au tout début, il y avait cette merveille : Olivier me l’avais prêtée, et je ne voulais plus la lui rendre. Manuella ne comprenait pas mon engouement. Trop habituée au V-Twin, elle ne comprenait pas encore le potentiel d’un cruiser dont la montée en puissance linéaire n’a d’autre limite que celle de vos bras et de vos cervicales. Mais pour moi, ce fut instantané. Le coup de foudre. La hauteur de selle, le son, les vibrations: je veux ça! Mais la 1200 est presque une ancienne. Je voulais du fiable. Des pièces faciles à trouver. Un modèle avec une gueule de Racer sans pour autant me plier au nouveau diktat du café. Du couple à revendre, comme sur mon BT 100, mais pas avec un moteur anémique. Quand vous passez de 65 chevaux à 98, vous ne voyez plus la route de la même manière. 1300 donc. Pas une néo rétro (jusqu’en 2004 avec le passage aux normes). Un standard novateur en son temps, toujours copié mais jamais égalé, et d’un classicisme incompréhensible pour un fan de stickers Monsters, mais qui force le respect. J’ai hanté les pages du Bon coin, jusqu’à ce petit matin où j’ai débusqué la perle rare à un prix défiant toute concurrence. Elle avait pas mal de corrosion, mais c’était le modèle 2013, l’extrème dead line avant la fin des carbus et les compteurs digitaux, mais avec tout de même, luxe suprême, les clikos en mode warning ! Daniel, l’heureux propriétaire, l’avait choyée de nombreuses années durant. 43000 bornes. Pas de paperasse. Il connaissait la marine et la Bretagne. Et les muscle bikes des 80’s. Il devait la garder un mois encore. On s’est regardés droit dans les yeux. On s’est serré la pogne. Cela suffisait. Certains me disaient que j’étais bien candide. Mais notre homme a tenu parole, et rien que cela c’était un signe important pour moi dans ce monde de profit et de perfidie généralisées. Dans un élan de générosité, je lui ai laissé le top case 😉 Désolé Daniel, si tu ne reconnais pas ta machine. Mais crois-moi, je la soigne et tu peux faire un tour quand tu veux. Et j’attends toujours tes articles sur les anciennes que tu as autrefois pilotées en 40 ans de moto . Ensuite, je me suis posé de grosses questions sur la paresse des designers de chez Yamaha. Pourquoi cette horrible « queue de cafard », comme l’appelait Manuella avec sa verve toute créole ? Pourquoi cet horrible bleu électrique à paillettes ? Pourquoi tant de plastique ? J’aimais cette moto, mais ce n’était pas la mienne. C’était celle de Daniel, c’était celle de Yamaha. Patiemment, j’ai entamé de petites modifs, des frappes chirurgicales dont vous avez régulièrement suivi l’évolution avec amusement et indulgence. J’ai remplacé le guidon tordu par…le guidon stock qui est parfait (Olivier l’a mis sur le V-Max!). J’ai laissé la boîte à air (je fais pas de compète, mais je roule tous les jours). La pièce dont je suis le plus fier, c’est la tôle qui supplante la « queue de cafard en plastoc ». Un papier patron acheté dans un shop d’art dont le boss pilote une ducate, d’excellents ciseaux à tôle qui découpent aussi bien droit que courbe, une lutte contre un pilier en galva pour donner les courbes symétriques au millimètre, et un martyr dézingué à coups de perceuse. Je voulais garder la barre du passager. Indispensable au look XJR cup, cette invention immédiatement copiée a contribué à forger l’identité XJR. Et puis, vous avez déjà tenté de monter en passager sans vous tenir à l’arrière d’un XJR??? Désormais, la selle vient se caler pile poil sur elle. Du coup, l’ensemble est plus étanche, et j’a gagné quelques degrés d’inclaison avec une meilleure position de pilotage. Mes genoux viennent naturellement serrer les flancs du gros résé. Yam a réduit ce résé pour céder à la mode 2015: bon courage, vu la conso moyenne de l’engin… Mais toujours, le bleu m’agressait dès le matin au boulot. Ça puait le stock. Nous pilotons des motos pour le pas conduire la voiture de Monsieur Tout le Monde. Et là je me retrouve juché sur la moto de Monsieur Tout le Monde. Désolé mon ami Chakal, car je sais que tu vas trouver ce « travail » infâme, mais en attendant d’avoir le temps de faire un beau truc, j’ai craqué et j’ai voulu essayer quelque chose, pour voir. Alors j’ai tout poncé. C’est jubilatoire de massacrer un vernis d’origine. Vous savez que vous ne pouvez plus faire machine arrière. Plus jamais votre chérie ne sera comma avant. C’est l’engagement ! Mince, mais il me faut couvrir le bouchon de résé !!! Heureusement, les Bataves ont tout prévu ! Pour la carrosserie home made, j’ai placé le chiffre 68, au pochoir, afin de garder l’aspect de la tôle, au milieu, du satin noir. C’est pour l’esprit XJR Cup. Quand les gars pilotaient des machines sorties d’usine à peine modifiées. Pourquoi pas les chiffres dans un grand ovale blanc ? Regardez dans les mags : tout le monde l’a déjà fait. Et puis en rat style, il y a un petit côté militaire qui me parle, genre Papy Boyington et les numéros matricules de son Corsair. Vous trouverez pas mal d’allusions à la série sur la bécane 😉 Mais why 68? Un clin d’oeil aux Flibustiers Isla Bourbon Brotherhood ? Peut-être 😉 Une subtile allusion à l’année érotique ? A voir…C’est surtout l’année de la naissance de Clay, tu vois ? Il n’y aurait plus ensuite qu’à vernir. Mais avec du mat, pour donner des nuances destroy. A l’ensemble. Après j’ai roulé et tout a cuit au soleil. Ma moto a changé de teintes avec le temps. Rock and roll ! A gauche, l’unique rétro, c’est du stock tout piqué et repeint, mais il en trop vu défiler: c’est MON rétro! Sans Olivier, c’était râpé pour nettoyer l’électricité et donc virer la queue de cafard! J’ai bien eu un dernier soucis avec le feu AR double cat eyes. Je ne l’ai pas trouvé en acier hélas. Big Jack devait m’envoyer un double feu carré, mais il m’avait upgradé pour rupture de stock. Cela reste néanmoins du matos chinois. Les 2 ampoules ont claqué, ne me laissant que le feu stop. J’ai fait la moitié des boutiques spécialisées de St Denis en vain. Du bi-filaments monté en décalé avec...
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